Page 46 - Cat Salon Paris 2018
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Corinne relié aux armes de la duchesse de Berry (1798-1870),
                                                        è
                          exemplaire associant deux héroïnes du XIX  siècle.


                  30. staël, Madame  de.  corinne  ou  l’italie.  Sixième  édition,  revue  et  corrigée.
                  Tome premier, second, troisième.
                  Paris, Nicolle, 1817.

                  3 volumes in-12. Demi-maroquin vert, filet doré sur les plats, armoiries dorées au
                  centre, dos à faux-nerfs finement ornés de filets et motifs dorés, tranches jaspées, dos
                  très  légèrement  insolés,  petite  tache  à  l’angle  inférieur  d’un  plat.
                  Reliures armoriées de l’époque.

                  170 x 100 mm.
           rare  édition « publiée l’année même de la mort de Madame de Staël revue, corrigée et
           augmentée » (Longchamp, 74).
           Édition inconnue de Vicaire et de Clouzot. Ce dernier mentionne qu’il fallut attendre l’année
           1839 pour que soit imprimé la première édition de Corinne au format in-12 (Clouzot, 255).
           Précieux  exemplaire de la Duchesse  de Berry de l’un des deux grands  romans de
           Germaine de Staël, cette célèbre femme de lettres, fille de Necker, qui joua un grand rôle dans
           la Révolution.
           « Corinne, roman, né d’un voyage en Italie et de l’amitié de Madame de Staël pour le jeune
           diplomate Pierre de Souza Holstein, fut pour toute une génération romantique et passionnée le
           livre de l’idéal et de l’amour » (Dictionnaire des Œuvres).

           Lord Oswald Nevil, malade moralement et physiquement, voyage en Italie durant l’hiver 1794-
           1795 pour se distraire. Il fait, à Rome, la connaissance de Corinne, célèbre poétesse, au moment
           de son couronnement au Capitole ; il est séduit par ses dons brillants et son charme personnel.
           L’hostilité de Napoléon à l’encontre de Madame de Staël lui valut une notoriété certaine.
           Elle visita l’Allemagne et L’Italie en compagnie de Benjamin Constant. De retour en Suisse
           en 1804, elle y tint une cour qui eut une grande célébrité sous l’Empire. Les habitués y étaient
           Benjamin Constant, Auguste Wilhem Van Schegel, Sabran, Sismondi, Bonstetten, Mathieu de
           Montmorency, Prosper de Barante, le Prince Auguste de Prusse, Mme Récamier, une foule de
           gens du monde, de connaissances d’Allemagne et de Genève. Napoléon prenant ombrage de ce
           succès fit composer une critique sévère de Corinne ou l’Italie.

           « Célèbre femme de lettres, Madame de Staël était une intelligence d’élite » (Carteret).
           Ses contemporains ne tarissent pas d’éloges à son propos, considérant Madame de Staël comme
           « la femme la plus extraordinaire que l’on ne vit jamais » (Stendhal), « un être à part, un être
           supérieur tel qu’il s’en rencontre peut-être un par siècle » (Benjamin Constant).
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