Page 17 - MOBILITES MAGAZINE n°53

Politiques & institutions
s aux RNTP de Toulouse
roviaire de RDT 13 (Régie Dépar- tementale des Transports des Bouches-du-Rhône). En arrière- plan de leurs interventions, se pro- filait la nouvelle donne offerte par la Loi d’Orientation des Mobilités, qui permet aux Autorités organi- satrices ad-hoc de prendre en main l’entretien et la maintenance de ces petites lignes. Comment les différents acteurs envisagent cette possibilité ?
Quand les petites lignes jouent essentiellement un rôle urbain et périurbain Première intervenante, la repré- sentante de SNCF Réseau a voulu d’emblée cadrer le débat en rap- pelant de quoi on parle vraiment. En effet, ces “petites lignes” tota- lisent 40 % du kilométrage du ré- seau et représentent une propor- tion encore plus importante du côté des lignes ouvertes aux trafics voyageurs. Notamment en Occi-
tanie, comme le rappellera Jean- Luc pour Gibelin intervenant en visioconférence depuis Montpellier où se tenait en même temps le Congrès des Régions de France. Ainsi, contrairement à bon nombre d’idées reçues, « le rôle de desserte rurale (de ces lignes) représente seulement 15 % de leurs activités, et la part de leur trafic qui concerne les relations urbaines et périur- baines est bien plus importante », constate Isabelle Delon. « C’est pourquoi, dans les discussions que nous menons avec les régions il faut partir des besoins de dessertes de mobilité que peuvent assurer ces lignes plutôt que de leur clas- sification technique », précise-t- elle, en évoquant les accords « post-LOM » avec les trois régions qui reprennent la maintenance de certaines lignes (voir encadré), et le rôle « d’appui technique » que peut apporter ici SNCF Réseau qui, parallèlement, « imagine des so- lutions frugales » dans ce domaine. Exemple à la clé (et à suivre ?) : le « Plan Rail Occitanie » (2) qui a été signé le matin même du débat. Paradoxalement, c’est Claude Steinmetz, le représentant de Transdev, qui annonce d’emblée que « la concurrence ne sera pas source de miracles », mais plutôt celle d’une offre plus adaptée et de coûts mieux maitrisés. À condi- tion de mettre en place à la fois une bonne accessibilité et de bonnes conditions d’inter modalité, comme de repenser plus globale- ment les maillages. Afin de per- mettre d’éviter cette « spirale in- fernale qui mène de la moindre maintenance à la fermeture en passant par les moindres perfor- mances »...
Des atouts que pense pouvoir pro- poser RDT 13, dont l’offre ferroviaire est actuellement limitée au fret, mais qui veut associer par exemple sur sa ligne de La Mède BHNS et voie ferrée (en attendant la réou- verture aux voyageurs ?). Alors que Loïc Dorbec estime que, même exploitées différemment, « les pe- tites lignes doivent rester dans le giron du Réseau Ferré National (RFN) ». Un point de vue partagé par Isabelle Delon, qui estime que ces « lignes de desserte fine du territoire doivent bénéficier au maximum de l’effet réseau no- tamment grâce à leur arrivée dans des gares importantes où il existe une mixité des trafics (TER, grandes lignes, voire TGV, ndlr.) ».
Autre thème abordé, celui du rôle des innovations tant dans les ma- tériels (avec la problématique com- plexe du « train léger ») que dans les solutions de maintenance, en passant en revue ce qui se fait en France et à l’étranger. Curieuse- ment, pour illustrer les solutions possibles dans ce domaine, SNCF Réseau a mis en avant l’exemple de la rénovation d’une « moyenne grande ligne ». Celui de la moder- nisation par mise à voie unique et installation de Commande Centra- lisée de la section La Roche-sur- Yon-La Rochelle de la transversale Nantes-La Rochelle-Bordeaux !
À propos des « petites lignes » le passage de témoins entre l’État
et certaines régions a notamment pour effet de donner toute latitude
à la mise au point de contrats nouveaux. Contrats associant l’ex- ploitation et la maintenance pour
les régions qui ouvrent leurs TER
à la concurrence ou contrats spé- cifiques de maintenance pour les u
MOBILITÉS MAGAZINE 53 - NOVEMBRE 2021 - 17