Page 44 - MOBILITES MAGAZINE n°55

Politiques & institutions
Les petites lignes désormais [classées en] lignes de desserte fine du territoire (LDFT) constituent un enjeu majeur d’aménagement du territoire [alors que] dans le passé la stratégie ferroviaire nationale ne leur a malheureusement pas toujours été favorable.
Louis Nègre, le président de la FIF
les circulations de trains de fret peuvent « justifier un armement plus important de la voie [notam- ment des rails plus lourds] et une consolidation et une surveillance accrue des ouvrages d’art ». Autrement dit, « pour maintenir une offre ferroviaire à un coût rai- sonnable [côté] infrastructure, les objectifs de performance de la ligne doivent être adaptés aux be- soins ».
Comme son homologue qui plan- chait sur le « Matériel roulant », la commission « Infrastructures » a identifié une série de solutions techniques « frugales ». Certaines immédiatement disponibles, d’autres solutions utilisables d’ici cinq ans et des solutions à venir au-delà. Dès maintenant, on peut « autoriser de la flexibilité par rapport aux standards actuels et de mainte- nance » et, par exemple, utiliser des matériels à maintenance réduite, des matériaux de réemploi (rails, traverses, ballast) et la pose de voie sur géotextile pour réduire les coûts d’élimination des végétaux. À l’horizon des cinq années et au- delà, on peut miser sur l’arrivée de nouveaux engins de travaux plus légers de type rail-route ou dits « déraillables » comme sur des
Aspres- sur-Buech
contrats de travaux et de mainte- nance(4) qui peuvent offrir aux en- treprises spécialisées la possibilité de « démontrer leurs capacités d’innovation et leurs idées pour organiser différemment le service ou simplifier certaines méthodes ». La commission a passé également en revue les nouveaux outils et les solutions organisationnelles disponibles(5) depuis celles des do- maines de l’inspection et de la collecte de données (drones, son- dages) jusqu’à celles d’organisation des travaux de pose en passant par l’homologation de nouveaux engins moins lourds que les spec- taculaires « suites rapides » de re- nouvellement de la voie qui sont mises en œuvre sur les grands axes du réseau...
Côté signalisation, l’intérêt des retours d’expériences... des autres !
La commission « Signalisation » a adopté la même approche en dis- tinguant les solutions immédiate- ment disponibles et les autres soit en cours de développement ou soit à venir. En partant des deux principes de base de l’exploitation ferroviaire avec, d’une part, « la garantie de l’intégrité du train (vé- rifier que le train est resté entier et qu’aucun élément abandonné ne peut se trouver sur la voie) » et, d’autre part, «la localisation du train (où se trouve-t-il et, dès lors,
UN GROUPE DE TRAVAIL QUI RATISSE L’ENSEMBLE DE LA PROFESSION
Le groupe de travail mis en place par la Fédération des Industries Ferroviaires (FIF) réunissait 32 participants. Outre le Conseiller Transports ferroviaires de Régions de France, ils représentaient dix-huit entreprises ou groupes industriels issus du secteur ferroviaire. Depuis les constructeurs de matériels roulants jusqu’aux équipementiers en passant par les spécialistes des métiers de la voie, de la signalisation et ceux venus des bureaux d’études. S’ajoutaient les délégués généraux ou les présidents de ces mêmes secteurs d’activités dans l’organisation interne de la Fédération*.
Ces participants étaient organisés en trois commissions. D’abord, la commission Matériels roulants (animée par Sophie Espie, Alstom). Ensuite, la commission Infrastructures (Mathilde Bommier, Syndicat des Entreprises de Travaux de Voies ferrées et Jacques Gargowitsch, vice-Président du groupement Infrastructures de la FIF). Enfin, la commission Exploitation/Si- gnalisation (Gilles Pascault, Président du groupement Signalisation de la FIF).
* Ainsi, Éric Tassilly, le patron de Knorr-Bremse France et également le président du groupement Équipementiers Matériel Roulant de la FIF, était le rapporteur général du groupe de travail.
44 - MOBILITÉS MAGAZINE 55 - JANVIER 2022