Page 21 - MOBILITES MAGAZINE N°43
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         iaire régional
années 2018 et 2019, le trafic des Transiliens a augmenté de 14 % depuis 2003, et celui des TER de 68 % depuis cette même date. Mais ces chiffres cachent en fait de profondes disparités entre les deux exploitations. En effet, chaque année, le trafic TER ne représente que 330 millions de voyageurs au quotidien, contre 1,2 milliards pour le Transilien et ce, alors que l’on dénombre 6 200 Transiliens, par jour contre 7 900 TER par jour. Ce- pendant, dans les TER, alors que l’offre s’est accrue, le nombre de voyageurs par train a augmenté assez sensiblement : il était à peine de 70 en 2003, et atteint désormais 90 en moyenne en 2020, un rem- plissage bien supérieur à celui des trains régionaux allemands, selon Régions de France.
Le coût de production du TER a doublé entre 2002 et 2020 En revanche, du fait de la politique tarifaire attractive, le niveau tarifaire ne suit pas la même croissance : de 6,6 centimes au kilomètre et
par voyageur, il n’est que de 7,7 centimes au kilomètre et par voya- geur aujourd’hui. De ce fait, si les recettes de la billetterie des TER couvraient, en 2002, 29,6 % du coût des TER, elles n’en couvrent aujourd’hui plus que 26,3 %. Et comme le coût unitaire des péages de la part de SNCF-Réseau a aug- menté de 205 %, au global, le coût de production du TER, entre 2002 et 2020, a plus que doublé !
Faire jouer la concurrence
C’est dans ces conditions, que s’ou- vre à la concurrence ce réseau TER. Les premières notifications ont été communiquées. En Région Sud-Provence-Alpes-Cote d’Azur, les appels d’offres sont lancés de- puis février 2020 pour Toulon-Nice,
Les Arcs Vintimille, Cannes Grâce et Nice-Tende. En Pays-de-Loire, un appel d’offres est prévu en 2021 pour les tram-trains et le ré- seau Sud-Loire. Des pré-notifica- tions sont aussi attendues en fin d’année en Grand-Est, pour les lignes Nancy-Vittel et du Nord Al- sace, et en Hauts-de-France, pour les lignes Paris-Maubeuge et celles des étoiles d’Amiens et de Saint- Pol. Pour d’autres Régions, le pro- cessus d’ouverture à la concurrence figure dans les conventions signées avec la SNCF. En revanche, trois d’entre elles n’ont pas manifesté à ce jour leur souhait de s’engager dans ce processus (Bretagne, Cen- tre-Val-de Loire et Occitanie). Cette ouverture à la concurrence est sans doute perçue comme une façon d’obtenir de meilleures condi- tions financières pour les Régions qui doivent aussi affronter la crise sanitaire depuis le mois de mars. Rien que sur les recettes du trafic, son impact est mesuré entre 1,2 et 1,4 Mds€ pour cette année. z
JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER
 MOBILITÉS MAGAZINE 43 - DÉCEMBRE 2020 - 21


























































































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