Page 43 - MOBILITES MAGAZINE N°43
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  Opérateurs & réseaux
  par les conflits sociaux de 2018, comme le rappelle l’étude de l’ARF, et il est aujourd’hui touché de plein fouet par la crise sanitaire. Alors que la chute de la très ren- table clientèle d’affaires remet en même temps en cause, un système d’offre et de tarification qui avait auparavant, à la fois en raison de sa complexité et des coûts de plus en plus élevés qu’il induisait, fait fuir insensiblement une partie de la clientèle, une perte en partie occultée par les gains liés aux nou- velles LGV.
Se trouve-t-on désormais face à des décisions stratégiques qui de- vraient avoir pour conséquence defaireévoluerle«modèleTGV»?
TER et « Transilien », le cœur des trains du quotidien
La très grande majorité des voya- geurs ferroviaires en France sont ceux qui empruntent les trains du quotidien. Ainsi, en dépit du recul conjoncturel de l’offre ferroviaire en 2018, les TER et les « Transilien » (les TER de l’Île-de-France) ont vu leur fréquentation augmenter. Ils totalisent près de 90 % de la clien- tèle ferroviaire et 31 % des volumes de trafics exprimés en voyageurs/km. Un trafic qui s’est concrétisé quotidiennement en 2019 par 7 900 TER et 6 200 Tran- silien, une offre en forte augmen- tation en comparaison de celle de 2018 qui est analysée dans l’étude de l’ART.
L’activité TER représente un poste
majeur de dépense des régions.
Avec un volume global de plus de
5 Mds€ en 2019 (dont un tiers
pour les investissements) qui aura
augmenté d’un tiers en une dé-
cennie, avec un dernier « coup de
pouce » important lié à la reprise
des ex-TET par de nombreuses ré-
(7)
orientés vers les matériels roulants, mais ils se dirigent aussi de plus en plus en direction de la remise à niveau et de la modernisation des infrastructures.
Alors que se prépare l’ouverture à la concurrence des TER, les Régions constatent que les coûts des ser- vices auront doublé en moins de vingt ans et que les péages ont triplé durant la même période. Leur part dans la « production des TER » est passée de 12,5% en 2002 à plus de 24,5% en 2019 (21,6 % en Île-de-France). Aussi, la contribution des régions au fonctionnement du système, avec 3,3 Mds€, représente aujourd’hui 73,6 % du total, à comparer aux 26,4 % des recettes du trafic. Dans ces conditions, les objectifs à terme des régions qui affichent la volonté d’ouvrir leurs services de trains régionaux à la concur- rence, visent au minimum à freiner cette « inflation ferroviaire ». Mais également à la stabiliser voire, au mieux, la réduire afin de pouvoir dégager des moyens d’investis- sement.
Il apparaît cependant aujourd’hui que l’ouverture de ce marché à la concurrence ne pourra être que très progressive dans un contexte politique et économique général fragilisé par la situation sanitaire. Aussi que la prochaine édition du Marché français du transport fer- roviaire de voyageurs de l’ART qui
sera fondée sur les résultats de l’année 2019 deviendra le véritable tableau de référence de cette ac- tivité. Puisqu’il en sera l’image « pré-Covid-19 »...z
MICHEL CHLASTACZ
1) Autorité de Régulation des Transports. « Le marché français du transport ferroviaire voyageurs », 2 volumes (153 pages au total avec 86 schémas et annexes). Paris, 2020.
2) Le document comporte un supplément intitulé
« Comparaison France-Europe du transport ferroviaire »
(21 pages et 31 schémas). Les éléments chiffrés comparatifs avec les réseaux des pays voisins qui sont présentés dans le texte proviennent de ce supplément.
3) Le peu d’intérêt accordé aux transversales par la SNCF a concerné également le fret aux temps de sa prospérité avec l’utilisation maximale de la Grande Ceinture francilienne dans l’organisation des Plans de transport.
4) En revanche, la part modale du fret (9 à 10 %) est en France très inférieure à la moyenne européenne (17,3%).
5) Cet « emport » atteint 227 voyageurs par train en moyenne (445 pour les TGV) en France contre 135 voyageurs en Europe.
6) Voir « Mobilités Magazine » n°17/juillet-aout 2018. 7) Soit 3,66 Mds€ en 2010 et 7,5 Mds€ en 2020 (in°
« Chiffres-clés des régions 2020 », Régions de France, 48 pages).
  gions
des investissements, qui auront été multipliés par 2,5 durant la même période, sont principalement
. Parallèlement, les montants
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