Page 45 - MOBILITES MAGAZINE n°37
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                  ALSTOM/ Bombardier t
       imposer un Plan B
la concurrence ?
 - et pour le moment – remarquable que par son développement à venir dans les toutes prochaines années. Développement qui résulte de la commande des rames grands parcours destinées au renouvel- lement des matériels des trois grandes relations TET qui sont de- meurées sous la houlette de l’État (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, Paris-Nevers-Clermont-Ferrand, et Bordeaux-Toulouse-Marseille). Aussi, l’unification entre Alstom et Bombardier tendrait à créer en France un ensemble industriel qui disposerait d’une puissance d’offre considérable et aurait en mains la quasi-totalité du marché, existant et à venir.
Dans ce contexte, la Direction eu- ropéenne de la Concurrence peut, comme dans le cas précédent, to- talement barrer la voie à l’opération, mais elle aurait aussi l’opportunité
de proposer des « Plans B ». Comme de demander un « dé- groupement » par la vente à des tiers de certaines activités ou de produits avec les sites européens qui y sont liés. Mais aussi de pro- poser une solution alternative qui serait, cette fois, limitée au cas de la France. Là où la situation de monopole pourrait se révéler par- ticulièrement sensible aux yeux de Bruxelles dans le domaine de la construction des matériels ré- gionaux.
La situation
de l’Ile-de-France
Ce phénomène est particulière- ment vrai dans le cas des matéirels destinées à l’Île-de-France, qu’il s’agisse des rames du Transilien pour la SNCF, des matériels RER, pour la RATP et la SNCF, ou du matériel métro pour la RATP. Sans
oublier le marché naissant et fort prometteur des premières rames du métro automatique du Grand Paris Express, qui a été obtenu par Alstom en 2018 et 2019. Pourtant, d’ores et déjà, Alstom et Bombardier sont engagés en com- mun sur deux projets franciliens aussi importants que les rames RER-NG et celles du métro parisien MF 19. Ce qui n’a soulevé aucune objection européenne, dans la me- sure où la procédure d’appel d’of- fres préalable a été formellement respectée.
Un « dégroupement » des sites li- mité à la France n’est pas simple à organiser. La vente à un tiers du site Bombardier de Crespin sem- blerait ici confiner à l’absurde, puisqu’elle ramènerait la situation au « point zéro » d’avant la fusion. Tout comme la vente du site Alstom de Reichshoffen qui, spécialisé dans les trains régionaux et les métros, pourrait donc apparaitre comme celui qui serait le plus en « doublon » avec Crespin. En réalité, si cette démarche de vente pour dégrouper était imposée par la Direction de la Concurrence, elle répondrait plus à une injonction idéologique qu’à une stratégie in- dustrielle. D’autant que l’éventuel acquéreur qui semblerait le plus en phase dans le domaine des trains régionaux serait sans doute le Suisse Stadler. Constructeur issu d’un pays hors Union européenne et dont la gamme de matériels roulants régionaux n’est pas ho- mologuée en France...z
M.C.
MoBilitéS MAgAzine 37 - MAi 2020 - 45






















































































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