Page 45 - MOBILITES MAGAZINE N°52
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  Mobilités
magazine
 De nouveaux métiers ou des métiers en développement
Les métiers du secteur interurbain se transforment et intègrent plusieurs dimensions :
m digitale pour répondre à des exigences de qualité, de gain de temps et répondre aux nouveaux besoins des clients voyageurs, des usagers élèves ;
m sociétale pour intégrer les préoccupations sociales, environne- mentales et économiques dans les activités de transport et de mobilité, avec les parties prenantes sur une base contractuelle et/ou volontaire ;
m technologique au vu de l’évolution du parc roulant, des matériels embarqués, des logiciels ;
m entrepreneuriale pour favoriser la création, la diversification de nouvelles activités et/ou services ;
m projet pour initier une organisation basée sur un modèle de pilotage opérationnel ;
m virtuelle : ce type d’organisation du travail repose sur un système informatique qui met à la disposition des travailleurs, des ressources et des outils, pour faciliter le travail en commun mais aussi à distance. Elle favorise l’apprentissage continu. Les collaborateurs travaillent en totale autonomie et uniquement en mode “projets”. Ce sont des travailleurs “sans frontières”. Certains opérateurs de mobilité ont dé- cidé de privilégier la dématérialisation ;
m territoriale : le territoire apparaît comme un lieu pertinent pour analyser les interdépendances horizontales et verticales qui, dans le contexte de la crise sanitaire, sont apparues essentielles pour la résilience de l’organisation. Les relations de coopération, de parte- nariat, d’entraide, de transfert de connaissances, d’échange de main d’œuvre et la construction de solidarités territoriales ont fait ressortir le territoire comme source de performance et, en période de crise, de résilience. Les solidarités locales et territoriales ont favorisé la continuité de l’activité et la réponse aux attentes des parties pre- nantes. (voir tableau ci-contre)
La liste des métiers et des missions / activités n’est pas exhaustive. Toute organisation dans le secteur interurbain, prend en compte les effectifs conducteurs, la localisation des dépôts, le type de services conventionnés et le cadre contractuel et économique des conventions d’exploitation. Il est plausible que certaines missions et/ou activités puissent être intégrées à un acteur plutôt poly-compétent. La flexibilité est un enjeu majeur, un atout pour tout opérateur qui doit développer des capacités d’adaptation aux changements, qu’elles soient externes ou internes, souvent sous la double contrainte de l’incertitude et de l’urgence.
Placée au cœur du nouveau modèle économique dans les métiers du transport routier de personnes et de la mobilité, la flexibilité va se décliner à tous les niveaux du management d’entreprise.
Des difficultés de recrutement pour les métiers
de la conduite
En outre le manque de conducteurs et le turn-over des conducteurs est à souligner. Pour les fidéliser, il serait intéressant d’élaborer des parcours de développement de compétences et de mobilité interne, afin de pouvoir leur proposer des évolutions. Par ailleurs, il est à
noter que le décret n°201-542 du 30 avril 2021 publié au Journal Officiel le 2 mai dernier abaisse l’âge minimal de 21 ans à 18 ans. Ce n’est qu’une étape, le vrai sujet est celui de l’attractivité d’un métier qui mériterait une meilleure considération en termes d’image et de salaire.
A la lecture de ce cahier pratique, certains opérateurs de mobilité (dirigeants) pourraient penser que cette analyse se cale aux méthodes usitées en transport urbain. Mais force est de constater que les AOM régionales et locales portées par la compétence “mobilité”, ont une vision stratégique et systémique de leurs territoires.
A la lumière du poids des transitions technologiques, numériques et énergétiques, et récemment à la lecture des notes d’attribution aux TPE/PME dans le cadre des appels d’offre en transport scolaire par les Régions, ne faut-il pas :
m Rebâtir les organisations selon un mode projet ?
m Redéfinir les politiques d’entreprise et définir des actions fortes au service des enjeux de la mobilité ?
m Revoir le modèle économique des services conventionnés ?
En outre, un constat avéré est à prendre en compte : le transport routier de personnes, non, la mobilité, n’est pas seulement une acti- vité de service mais aussi une activité industrielle.
Les opérateurs de mobilité doivent se fixer de nouveaux enjeux : se doter d’une stratégie de croissance, améliorer la performance interne, attirer et développer des compétences, intégrer le numérique et les solutions alternatives au gasoil, trouver des acteurs de mobilité locaux et travailler ensemble.
Face à des groupes (acteurs incontournables et moteurs de la mobi- lité), les TPE / PME n’auront pas d’autres choix que de créer un véritable pôle industriel autour d’un groupement d’opérateurs. Sa vocation sera d’assurer la promotion d’un territoire, d’un bassin de vie qui contribuera fortement au dynamisme économique d’une Région.
Les ambitions du groupement seront :
m d’encourager le maillage des compétences et les synergies,
m développer des courants d'affaires au sein d'un réseau,
m de mettre en place des services adaptés à la filière mobilité,
m de se rapprocher des acteurs de la mobilité collaborative
et durable,
m d’améliorer la formation,
m de promouvoir le savoir-faire des opérateurs de mobilité dans les associations, les écoles,
m de participer à la transition énergétique des flottes de véhicules.
Enfin, il serait de bon aloi que les évolutions introduites par la loi LOM : prise effective de compétences des communautés de com- munes, contrat opérationnel de mobilité, comité des partenaires, se mettent rapidement en place et que l’Etat, par le truchement du rap- port Duron, puisse relancer et assurer la pérennité du modèle éco- nomique des transports collectifs.
Claude Cibille Consultant - Edition, Conseil en Mobilités www.ecmobilites.com
Les Cahiers Pratiques






























































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