Page 37 - MOBILITES MAGAZINE N°9
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Technologies & innovations
point en 2018 justement pour voir la  mise  en  place.  Si,  par  malheur, nous constatons que l'offre tech- nique  posait  problème  et/ou  les coûts explosent totalement, il de- vrait y avoir une révision du texte à  la  baisse  (ou  pour  donner  un peu plus de temps). 
Cela  se  fera  à  notre  niveau  avec la DGITM et les acteurs comme le Gart. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas pessimiste (...) Après, bien  entendu,  l'appréhension  du fait  local  est  importante,  puisque finalement c'est au préfet de pren- dre les arrêtés qui définissent les zones. Nous avons écrit à François Poupart,  directeur  général  de  la DGITM,  ainsi  qu'aux  préfets,  pour leur  rappeler  que  le  décret  était bien stabilisé et qu'il fallait définir les zones en concertation avec les collectivités.
: aujourd'hui le mode d'emploi est-il connu
en termes
méthodologiques ?
L.M. : oui, nous avons fait une cir- culaire  assez  courte.  C'est  assez simple pour le préfet et la métro- pole  de  se  mettre  autour  d'une table et de définir la couronne 2, le  cœur  dense,  les  trajets  périur- bains. Je n'imagine pas que la zone cœur se limite à la seule presqu'île de Lyon par exemple (...) Il y a une appropriation forte par les collec- tivités locales des enjeux d'émis- sions de gaz à effet de serre et de qualité de l'air (...) Déjà, les acteurs ne  discutent  plus  du  principe  ou de  l'intérêt,  mais  des  modalités. (...)  Nous  pouvons  imaginer qu'après, les préfets puissent aug- menter la zone cœur, tout cela est un  système  vivant.  La  clause  de revoyure dans le texte est pilotée au  niveau  national,  mais  cela  ne veut pas dire qu'elle ne se nourrisse pas  d'expériences  locales  (...)  Il faut aussi la voir comme un moyen
d'échanger  entre  acteurs  (...)  Du rapport découlent des propositions, (...) et des recommandations pour sa  mise  en  œuvre.  Aujourd'hui, c'est  un  peu  tôt  mais  c'est  vrai que  2018  arrive  vite,  nous  allons nous y mettre.
: quels critères sont utilisés pour définir les
seuils de population déclenchant la mise en œuvre de la loi de transition énergétique ? Parle-t-on du périmètre de transports urbains ou de la population ? L.M. : non, c'est le critère de l'ag- glomération  au  sens  de  l'INSEE. Dans la réglementation qualité de l'air, c'est à partir de 250 000 ha- bitants  qu'il  faut  mettre  en  place un plan de protection de la qualité de  l'air.  Si,  par  hasard,  il  y  avait deux périmètres de transport dans une agglomération, cela peut jouer. C'est le cas par exemple entre va- lenciennes,  Douai,  Lens.  Si  vous êtes une Autorité organisatrice de transport (AoT, ndlr) dans le péri- mètre  d'une  agglo,  vous  êtes concernés. on a recopié la liste de l'INSEE dans l'arrêté (...)
: quel est le fondement scientifique et
technique qui a justifié le déclassement des véhicules diesel dans les vignettes Crit'Air à norme Euro équivalente ?
L.M. : aujourd'hui encore, un Euro 6 diesel vs Euro 6 essence voiture est  moins  sévère  sur  la  question des  oxydes  d'azotes.  Par  ailleurs, nous  avons  aussi  constaté,  avec les enseignements du Dieselgate, qu'un certain nombre de voitures diesel, même récentes, émettaient beaucoup plus que la norme alors qu'intrasèquement  sur  l'essence, vous  n'avez  pas  ce  problème. Néanmoins lorsque vous êtes die-
6 Aucune interdiction de circuler certes, mais les tarifications différenciées pour le stationnement pré- vues avec les vi- gnettes Crit'Air seront certainement pénali- santes, et en tout cas discriminantes. On re- lèvera qu'une confu- sion est perpétuelle- ment entretenue par notre interlocuteur entre la norme Euro 6 voitures et la norme Euro VI des véhicules industriels, différente quant aux critères de mesure et de durabi- lité des dispositifs. En clair : les véhicules in- dustriels Euro VI payent les « pots cas- sés » du Dieselgate de Volkswagen en Euro 5 voitures !
7 Sans commentaire
s e l   c a t é g o r i e   2 ,   v o u s   n ’ê t e s   n u l l e part interdit de circuler (6).
: la norme Euro VI camions n'est pas la même que la norme Euro 6 voitures, que ce soit sur les polluants ou les mesures. Pourquoi en rester sur la norme automobile
pour discriminer ?
L.M. : oui, mais ce sont des diesels. Ils  sont  intrasèquement...[silence, ndlr] Il n'y a pas de camions à es- sence pour comparer, mais si nous avions eu un camion essence il se- rait moins polluant et serait en 1(7).
: ces motorisations essence qui sont dans les
tableaux des vignettes Crit'Air, ne seraient-elles pas en contradiction avec les objectifs de réduction des émissions de CO2 ?
L.M. : mais c'est là qu'il y a plusieurs objectifs (...) Les émissions de Co2 ne  se  réglementent  que  sur  les véhicules  légers.  Sur  les  poids lourds  c'est  plus  compliqué  (...) Quand on vise à horizon 2040 des baisses  drastiques  des  émissions de gaz à effet de serre, et la neu- tralité  carbone,  c'est  le  symbole très fort qu'a mis le ministre dans le plan climat : la fin de la vente de moteur thermique pour les voi- tures (...) viendra peut-être un peu plus tard pour les véhicules lourds. Cet objectif-là veut dire zéro émis- sion.  C'est  plus  qu'un  symbole, parce  que  nous  allons  proposer au  niveau  européen  des  normes intermédiaires (...)  Nous le portons aussi pour d'autres propositions pour les camions, avec le  monitiring  de  Co2 (via  le  pro- gramme  vECTo,  ndlr)  (...)  Il  y  a d'autres  pays  comme  les  Pays- bas ou la Norvège, qui ont fait les mêmes annonces. z
PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-PHILIPPE PASTRE
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MOBILITÉS MAGAZINE 09 - NovEMbrE 2017 - 37


































































































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