Page 33 - MOBILITES MAGAZINE N°11
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                les retards en 2016
analyse / Réseau ferré t
      création d’une troisième voie à Denfert-rochereau. alors que du côté de la sécurité des voyageurs et de l’exploitation, la mise en place de brigades cynophiles aidera à écourter considérablement les délais de vérification des éventuels « colis suspects » !
L’Ile-de-France tire-t-elle trop sur la corde ?
Les solutions proposées par ile- de-France Mobilités, la raTP et la SnCF et qui ont été présentées le 7 décembre 2017, trois jours avant l’introduction du nouvel horaire 2017-2018, visent à « faire (un peu) moins mais (beaucoup) mieux ». autrement dit, à ne plus élaborer l’offre de transport la plus tendue qui soit, quitte à se trouver à la limite extrême de la robustesse des lignes durant les heures de pointes, quitte à ce que, comme on a très souvent pu le constater, chaque incident, même parfois minime, puisse rapidement faire « effet boule de neige » jusqu’à mettre en péril l’ensemble de la trame horaire. il s’agirait maintenant
d’offrir un peu plus de marge, de « mou » à l’exploitant. « Ce qu’il faut, c’est améliorer la réalité du service effectué et constaté par le voyageur, quitte à relâcher quelque peu la pression, explique Cyril Condé, directeur du rer à la raTP. D’autant qu’il fallait enfin remodeler une offre de la ligne A, dont les grandes orientations avaient été fixées à la fin des années 90. Alors que, depuis vingt ans, la démogra- phie comme la géographie urbaine ont profondément évolué en raison essentiellement de l’urbanisation galopante que l’on constate main- tenant aux extrémités des lignes ».
Mieux faire aux heures de pointe
C’est pourquoi, depuis le 10 dé- cembre 2017, l’offre de pointe sur le rer a, proposée durant deux heures le matin et autant le soir, a changé pour devenir plus lisible (pas de différence d’offre entre les sens est-ouest et inversement) et avec un intervalle minimum désormais fixé à 2 mn 20 au lieu de deux minutes sur le tronçon
central, une évolution à laquelle s’ajoute la disparition de la plupart des missions partielles. Cela a été rendu possible par le renouvelle- ment complet du parc des matériels qui, depuis avril 2017, est composé totalement de rames à deux ni- veaux type Mi 2n.
Ce qui apporte environ 30 % de capacité supplémentaire, et qui permet de détendre les horaires en raison également de l’accès fa- cilité de ces rames qui sont équipées d’un très grand nombre de larges portes accélerant les flux d’entrée et de sortie de voyageurs.
« La même amélioration est at- tendue du côté des lignes SNCF avec l’arrivée progressive des rames Francilien qui s’achèvera en 2021 », explique Lucile Quessart, directrice de la partie SnCF du rer a et des lignes J et L(5) du « Transilien ». elle évoque le même type de re- modelage de l’offre qu’à la raTP, avec un intervalle légèrement accru dans les bouts de lignes et qui passe de dix à 12 mn. Une dispo- sition qui désormais devrait per- mettre de « faire l’heure », alors qu’il y avait auparavant de 10 à 15% de trains qui étaient supprimés durant les heures de pointe. z
MICHEL CHASTLAZ
1 Y compris celles du métro. Dont la régularité ne peut être comparée à celle du RER et du « Transilien » dans la mesure où, à Paris, les lignes du métro comportent rarement des troncs communs et que leurs matériels sont homogènes, ligne par ligne. On remarque toutefois que les lignes de métro qui comportent des fourches, la ligne 13 en tête, et qui donc cumulent les inconvénients de l’exploitation ferroviaire classique, sont justement celles qui affichent les plus mauvais résultats ...
2 Ce taux indique le pourcentage annuel moyen de trains à l’heure ou qui ont accusé un retard de moins de cinq minutes. Une « tolérance » élevée pour des trajets de 20 à 30 mn !
3 Ainsi la ligne du RER A qui déjà cumule un trafic journalier moyen record d’Europe de 1,2 million de voyageurs continue à offrir une progression annuelle de trafic de 2 %.
4 Véritable contre-exemple dans ce domaine, l’incident qui est survenu en sous-sol le 30 octobre 2017. Lié au chantier de prolongement du RER E à l’ouest avec le percement accidentel du tunnel de la ligne A ce qui a eu pour conséquence, l’inondation des voies RER à l’appui, trois jours d’interruption totale du trafic entre Auber et La Défense !
5 Les antennes occidentales Nanterre - Cergy/Poissy de la ligne A du RER sont exploitées par la SNCF avec une « relève » de conducteur entre exploitants à Nanterre-Préfecture. La ligne J du Transilien relie Paris Saint- Lazare à Conflans Sainte-Honorine, Mantes-la-Jolie et Gisors. La ligne L relie Paris Saint-Lazare à Versailles-Rive Droite et à Saint-Nom-la-Bretèche. Elle est désormais totalement équipée de rames « Francilien » depuis le 10 décembre 2017.
 MobiLités MagazinE 11 - Janvier 2018 - 33
      
















































































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