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  tarifs entre gares de mêmes ca- tégories. Plus fondamentalement, les rapporteurs considèrent que Gares & Connexions « n’est pas en mesure de financer ses inves- tissements en gares car fortement dépendante des subventions ver- sées par les collectivités [...] elle par- vient essentiellement à assurer l’en- tretien minimal des bâtiments et à respecter ses obligations légales en matière de mise en accessibilité ». En dépit de « la forte croissance des ressources dégagées par les activités non régulées, en particulier les commerces qui ont augmenté de 40 % depuis 2014, mais les marges de progression de ces res- sources semblent désormais se ré- duire », est-il ajouté. Cependant le rapport ne rappelle pas qu’usagers des grandes gares et élus ne sont pas tous acquis à leur transforma- tion en méga-centres commer-
ciaux. Ce qu’a montré l’opposition au projet de la Gare du Nord, alors que chez Gares & Connexions on constate la forte progression de ces commerces et on met en avant dans le système le rapport « vertueux », entre coûts générés par les commerces en gares (7 % des dépenses) et apport financier (40 % des ressources). Comme leur intérêt structurel et, somme toute, environnemental, puisqu’à la différence des zones commer- ciales situées hors agglomérations, ces ensembles de commerces sont accessibles à pied et par les transports urbains. Comme par le train !
En tout état de cause, il convient de trouver de nouvelles ressources et principalement du côté de l’État qui est aujourd’hui peu engagé.
« En 2019, les subventions versées par l’État pour contribuer au finan-
   QUAND LES FRANÇAIS JUGENT LEURS GARES
Le site de réservation en ligne allemand Omio (anciennement GoEuro) a « évalué les vingt gares françaises les plus populaires du réseau à grande distances selon des critères de confort et de bien-être ».
Sur les dix premières gares françaises de ce classement, c’est celle de Paris-Nord qui arrive en tête de ce classement avec 100 points, le maximum possible. Ses atouts sont largement mis en avant dans les critères de sélection choisis par Omio (commodités, ponctualité des trains, Salon Grand Voyageurs, accessibilité PMR, parkings, location de voitures, WiFi gratuite et nombre de commerces et services accessibles à pied dans les environs). Mêle si on sait que la première gare française a d’importants problèmes, notamment du côté de la propreté et de la sécurité, comme peuvent en témoigner ses dizaines de millions d’usagers !
Seconde du classement, Strasbourg-Ville (87,7 points) située à la croisée de grands axes européens est aussi la championne de la ponctualité tandis la gare de Paris-Est (79,8 points) obtient la troisième place.
Parmi les gares suivantes du classement on constate que la totale rénovation de Paris Saint-Lazare en 2012 avec ses nouveaux espaces commerciaux ne lui apporte que la quatrième place (74,7 points) en raison d’un très faible niveau d’équipements ! Mais c’est toutefois la gare la mieux « entourée » dans son quartier en raison de l’importance des bars et des restaurants et autres commerces alentours, et de sa réelle centralité dans Paris. Alors que dans le peloton de tête, c’est la gare de l’Est qui se trouve la moins bien lotie dans ce domaine.
Curieusement, du côté de la centralité urbaine supposée, la gare de Lille-Flandres (huitième du classement avec 54,2 points) est indiquée comme se trouvant plus éloignée du centre-ville que celle de Lille-Europe (septième avec 54,6 points). La seconde a été pourtant construite ex-nihilo en 1994 sur le tracé plutôt excentré du point de vue urbain de la LGV Lille-Calais-Tunnel Transmanche et en dépit du fait que son accessibilité piétonnière* n’a pourtant rien de très plaisant.
Et si la gare de Toulouse-Matabiau se trouve classée dernière des dix premières avec 47,9 points, c’est seulement en raison du manque de ponctualité des trains qui la desservent car elle remplit plutôt bien tous les autres critères du classement.
Dans les dix autres gares on remarque, outre la mauvaise ponctualité des TGV et des trains de grandes lignes qui partent ou arrivent à Bordeaux Saint-Jean (la plus mauvaise de l’ensemble), ce qui plombe la gare, les faibles résultats globaux de Rouen Rive-Droite (3,2 points) comme de ceux encore plus mauvais de Montpellier Saint-Roch (0,1 points) et surtout le cas de la gare de Metz-Ville qui se trouve créditée de zéro point ! En raison, pour ces dernières gares, des désavantages cumulés de l’éloignement de leurs centre- ville respectifs (de 1,9 à 3 km), d’environnements commerciaux peu denses et de la présence de peu d’équipements en gare.
* Côté transports publics elle est toutefois bien lotie. Puisqu’elle bénéficie - comme la gare plus centrale de Lille-Flandres - de nombreuses lignes de bus, de la ligne de tramway interurbaine du « Mongy » vers Roubaix et Tourcoing et du métro.
 MOBILITÉS MAGAZINE 50 - JUILLET/AOÛT 2021 - 11
    




















































































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