Page 9 - MOBILITES MAGAZINE N°50
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La Cour des Comptes propose
Par exemple, dans le cas de certaines gares, la protection at- tachée à un bâtiment des voyageurs s’applique à la grande halle couvrant les quais ou aux abris historiques, avec lesquels il forme un ensemble cohérent.
: Au-delà du domaine classé, quelles
sont les pratiques de rénovation ou d’entretien
des bâtiments qui visent à conserver la valeur patrimoniale d’une gare ?
VV : Les architectes du patrimoine d’AREP développent des méthodes de restauration [d’un outil] dont l’usage est resté le même depuis sa création et dont le maintien en exploita- tion est un enjeu important.
La connaissance du patrimoine ferroviaire est la clef de nos pratiques de rénovation et d’entretien. [Avec des méthodes] d’analyse de la mise en œuvre des matériaux, et des désor- dres sanitaires et structurels pour proposer des restaurations adaptées. [Et] d’identifier des partis pris de restauration qui prennent en compte l’évolution des usages attendue pour les gares, dont les flux voyageurs augmentent ou diminuent. [Aussi] les projets de restauration [doivent] trouver l’équilibre entre protection et transformation.
Nous considérons les matériaux anciens comme des res- sources rares à protéger. Nous portons une attention parti- culière au respect des matériaux à toutes les échelles, de la superstructure métallique aux éléments et ornements histo- riques, qui font parfois l’objet d’une restitution lorsqu’ils ont
partiellement ou entièrement disparu.
Car ils sont les témoins de techniques de construction et de tendances stylistiques attachés à une époque ou à un courant. Il s’agit donc de respecter une intention architecturale, qui est autant liée à la fonctionnalité de la gare et de ses diffé- rents espaces (dont les usages et les flux de circulation peu- vent avoir évolué), qu’à sa dimension esthétique, mais aussi des lieux qualitatifs et attractifs pour les voyageurs et les ri- verains. Il est nécessaire d’en maintenir la qualité d’insertion urbaine et paysagère.
Nous mobilisons de nombreux corps de métiers dans le cadre des restaurations, dont certains relèvent de l’artisanat d’art (travail du verre, du bois, des métaux, de la céramique, etc). Le patrimoine immobilier fait aussi vivre le patrimoine immatériel que sont ces savoir-faire.
Enfin, au-delà des seules questions de conservation et de restauration, nous travaillons à la valorisation de ce patrimoine de proximité et du quotidien.
Ainsi, 21 gares franciliennes ont obtenu le label « Patrimoine d’intérêt régional » attribué par la Région Ile-de-France. Il s’agit autant d’une reconnaissance du travail réalisé sur les gares présentant un intérêt patrimonial, bien que non proté- gées au titre des Monuments Historiques, que d’une oppor- tunité de mobiliser élus et habitants d’un territoire en les in- vitant à porter un autre regard sur leur gare.
Mobilités
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Les premières, qui totalisaient 737 M€ en 2019, sont les rede- vances versées par les transpor- teurs pour chaque départ de train et dont le montant « régulé » est déterminé « sous le strict contrôle de l’Autorité de Régulation des Transports. [Son montant] doit correspondre aux charges suppor- tées par Gares & Connexions pour l’exploitation des espaces qui, en gare, sont affectés aux activités de transport ferroviaire ».
Les secondes ( 394 M€), « sont pour l’essentiel constituées des commerces en gare » mis en concession et qui font l’objet de redevances versées à Gares & Connexions et calculées en fonc- tion des chiffres d’affaires.
d’aller plus loin et d’ouvrir aux Régions la possibilité de demander le transfert de la propriété de ces gares.
« En principe, ce modèle écono- mique doit permettre à l’entreprise de couvrir ses coûts d’exploitation et de dégager une marge opéra- tionnelle(8) pour financer les inves- tissements », explique le rapport. Sauf qu’il « souffre de plusieurs faiblesses qui nuisent à son effi- cacité ». Avec des modalités de calculs « insuffisamment robustes et transparentes », des rede- vances des opérateurs qui varient fortement de région à région, exemples contre-productifs à l’ap-
pui, alors que rien ne le justifie. De plus, « la garantie d’une cou- verture des charges de l’activité régulée [...] n’est pas de nature à inciter Gares & Connexions à en- treprendre des efforts de produc- tivité ». D’autant que « la culture de la performance n’est pas en- core assez ancrée au sein de l’en- treprise » est-il précisé plus loin (sic !) ce qui conduirait à « une trop faible connaissance des coûts des prestations ».
Exemples à l’appui, les écarts de
MOBILITÉS MAGAZINE 50 - JUILLET/AOÛT 2021 - 9