Page 40 - MOBILITES MAGAZINE N°48
P. 40

 Opérateurs & réseaux
    CONTRAT/Organisation
Le reporting auprès de l’AOM
 Rendez-vous entre opérateurs et Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM),
le rapport annuel d’activité mériterait souvent davantage d’égards. En faisant mieux parler les données numériques
du transport public, il devrait constituer
un meilleur outil d’aide à la décision,
au profit de l’amélioration continue de
la performance des réseaux et de la qualité du service offert aux voyageurs.
Le rapport annuel d’activité est un exercice incontournable que tout opérateur doit à son
AOM. Pour les réseaux exploités en concession de service, ou dé- légation de service public (DSP), le Code de la Commande Publique en définit le cadre général, qui doit être précisé dans le contrat. Pour les autres modes de gestion (régie, SPL) ou les lignes exploitées en marchés publics, le contrat doit in- diquer les attentes de l’AOM en la matière. Le rapport annuel est gé- néralement suivi d’une présentation orale des résultats, et complété de tableaux de bord intermédiaires réalisés au cours de l’année. Conçu par le législateur comme un outil de pilotage du contrat permettant notamment d’apprécier la qualité du service rendu, le rap- port annuel est encore trop souvent mal préparé par l’opérateur... et mal lu par la collectivité.
Ce rendez-vous annuel doit pour- tant contribuer à la construction et à l’entretien d’une relation de confiance entre le donneur d’ordre et son exploitant. Il doit permettre
à ce dernier de jouer pleinement son rôle d’aide à la décision auprès de l’AOM, et à celle-ci d’adapter le réseau pour améliorer la qualité et l’efficience du service, sans at- tendre le renouvellement du contrat.
L’enjeu : améliorer la qualité et l’efficience du service Moins médiatisé que les études lancées par la collectivité (enquête mobilité, de restructuration du ré- seau, etc.), le rapport annuel d’ac- tivité doit pourtant contenir des informations à même de faire évo- luer les services de mobilité pour mieux répondre aux besoins des voyageurs. Il faut pour cela que l’AOM précise ses attentes en la matière dès la rédaction du contrat. Il faut aussi que l’opérateur fasse preuve de curiosité et d’initiative pour identifier et suggérer des pistes de progrès. Tout au long de l’année en effet, de par sa connais- sance de terrain et sa proximité avec les voyageurs, il doit prendre le pouls de son réseau, en détecter les faiblesses et imaginer des so-
lutions aux problèmes identifiés. Qu’il s’agisse de mieux comprendre les pratiques et les attentes des clients, de mieux évaluer les déci- sions passées ou d’identifier les moyens d’améliorer l’exploitation, le transporteur doit se saisir du reporting pour jouer son rôle de conseil auprès de l’AOM.
Trop souvent, les décisions relatives au transport reposent sur des idées préconçues. Face à cela, le rapport annuel d’activité doit fournir des informations fiables, précises et objectives sur l’offre (les moyens mis en œuvre et la qualité du ser- vice) et la demande (en termes quantitatifs et qualitatifs) et iden- tifier les pistes d’une meilleure adéquation entre l’une et l’autre. Ce reporting doit engendrer une réflexion partagée entre l’opérateur et la collectivité sur les moyens de toujours mieux adapter les ser- vices à l’usager au meilleur coût pour le contribuable. Les décisions des élus pourront dès lors reposer davantage sur des données solides, ainsi que sur des avis d’experts (notamment ceux de l’opérateur).
40 - MOBILITÉS MAGAZINE 48 - MAI 2021
  

















































































   38   39   40   41   42