Page 20 - MOBILITES MAGAZINE N°13
P. 20

                 Opérateurs & réseaux
 PERIURBAIN/ Equipement
Clermont-Ferrand s’offre de n
Le Syndicat mixte des transports en commun de Clermont-Ferrand va complètement transformer le poste de conduite de ses tramways pour limiter les maladies professionnelles. En cause : le dispositif de veille dont la temporisation toutes les 12 secondes, a généré chez les conducteurs des syndromes du canal carpien.
  En 2019, les cabines du tram- way de Clermont-Ferrand vont connaître une évolution
majeure. Elles seront totalement réaménagées et la temporisation du dispositif de veille aura changé. Ce système, destiné à s’assurer que le conducteur est conscient, est à l’origine de maladies profes- sionnelles. En cause : l’obligation de l’actionner toutes les 12 se- condes, impliquant de fréquents mouvements de la main et des doigts.
« Dès le démarrage du tramway en 2006, nous avons vu apparaître des traumatismes de type syn- drome du canal carpien », explique Jean-Yves Bechler, directeur général
du syndicat mixte des transports en commun (sMTC) de l’agglo- mération clermontoise. En 2008, huit maladies professionnelles de ce type ont été déclarées.
« Par la suite, sans que cela soit exponentiel, nous avons constaté que les conducteurs développaient régulièrement ce syndrome ». Pour comprendre les causes de ce pro- blème, le sMTC et son exploitant l’entreprise T2C, ont missionné deux cabinets d’expertise. Une pre- mière analyse a mis en cause le bouton pressoir du dispositif de veille.
« Ces systèmes de sécurité ont été importés du ferroviaire, rappelle le directeur général. Mais, ils ne
En savoir plus
sont pas adaptés à la conduite d’un tramway qui évolue en milieu urbain. Dans un tramway, le conducteur doit en permanence scruter l’environnement extérieur. Or, actionner le dispositif toutes les 12 secondes peut perturber sa vigilance ».
Intervention d’un ergonome et d’un sociologue du travail Face à ce constat, l’autorité orga- nisatrice, l’entreprise T2C, et le co- mité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHsCT) ont décidé d’engager un projet visant à transformer le poste de conduite. L’idée : modifier la conception des aménagements en conservant les éléments structurels de la cabine. Une opportunité saisie pour aller plus loin dans l’amélioration de la qualité de conduite.
Pour cela, ils ont fait appel à un ergonome du cabinet 7 Ergonomie. sa mission : passer à la loupe toutes les interactions homme/ma- chine. « Les conducteurs ont été filmés pendant leur temps de travail pour analyser chacun de leur geste en tenant compte de leur mor- phologie ». L’objectif : vérifier que les autres éléments (écrans de ré- trovision, indicateur de vitesse, boutons d’ouverture des portes) étaient bien placés. autre intérêt de cette étude : analyser où se portait l’attention du conducteur. « Ce tra-
 20 - MobiLitéS MagazinE 13 - Mars 2018
   o
j


















































































   18   19   20   21   22