Page 31 - MOBILITES MAGAZINE N°13
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                  Opérateurs & réseaux
coller à son territoire
contrats de quatre ans en Loire- Atlantique, les conséquences fi- nancières d’éventuelles pertes de contrats augmentent. Plus de la moitié de ses circuits actuels, huit, desservent les établissements de Saint-Nazaire, le pôle industriel (Airbus ; STX, les chantiers navals) de la rive Nord de l’estuaire à 30 km. Le scolaire, c’est, pour le moment, son seul transport public. « Nous n’avons pas la structure pour nous lancer sur les lignes ré- gulières », observe Miguel Béthui- zeau. Dans le petit cube blanc qui tient lieu d’administration accolée au garage, il n’y a que deux bu- reaux : le sien et celui de sa femme, Mallory. Béthuizeau Voyages, c’est 17 conducteurs, lui compris et 18 salariés (sa femme en plus, un jour seulement sur deux).
Ce transport scolaire est voué à croître. A Saint-Nazaire, avec ses neuf lycées, certains de plus de 2000 élèves, et son université, le potentiel est énorme. De plus, le transport scolaire débouche sur de l’occasionnel pour des dépla- cements périscolaires, comme des voyages linguistiques (trois ou quatre par an) avec, dernièrement, un collège entier en voyage dans le Tyrol, à 19 cars d’un coup.
Le seul souci réel est de trouver des conducteurs. Même s’il connaît peu de turnover, Miguel Béthuizeau s’inquiète de voir la région des Pays de la Loire hésiter à continuer de financer des POEC (Préparations opérationnelles à l’emploi collec- tives) pour résoudre le problème.
Un car de dix mètres
En dehors du transport scolaire, Miguel Béthuizeau entend faire « un peu de tout ». Il donne dans
le tourisme réceptif, en lien avec l’office du tourisme. Un hôtel cinq étoiles sort de terre, un nouveau casino en construction : Pornic concurrence de plus en plus La Baule, à 50 km de là, pour les sé- minaires et les congrès. Et il y a toujours la Thalasso. « La corniche d’accès est exigüe, les cars s’ac-
Nous n’avons pas la structure pour nous lancer sur les lignes régulières. Nous ne faisons pas fortune mais nous profitons de la vie.
crochent. Les grands débarquent en arrière. Leurs passagers utilisent l’entrée du personnel. Nous, nous avons aussi un car de dix mètres pour faire arriver quand même nos passagers avec vue sur la mer ». Béthuizeau Voyages assure les transferts de l’aéroport de Nantes, voire de Paris. Sur place, le trans- porteur prend en charge les sorties en soirée. « Le genre de service, de quelques kilomètres seulement, que seul un autocariste local va accepter », relève Miguel Béthui- zeau.
Il va aussi chercher des enfants pour les centres de vacances des environs, assure les déplacements courts de sportifs comme les rug- bymen de Pornic depuis plus de vingt ans, d’associations mais uni- quement locales. « Des associations de Nantes, à 45 km, pour nous, c’est loin » !
Le tourisme en outgoing, lui, est plutôt en recul. Miguel Béthuizeau travaille, sur ce secteur, en sous- traitance pour quelques agences de voyages locales. « La population de Pornic, de plus en plus abondante en retraités, ne voyage plus autant en autocar. L’avion l’a remplacé pour leurs voyages au loin. Les clubs du troisième âge, les autres associations, comme de jeunes re- traités marcheurs, ne partent plus guère que pour une journée. Le grand tourisme tel qu’on l’a connu disparaît. On arrive au bout d’une façon de faire », explique-t-il. L’ave- nir, pour lui, ne passe plus par là. Il prône donc, plus que tout, la rela- tion de proximité avec son envi- ronnement. En faisant ce constat àlaclé:«nousnefaisonspas fortune, mais nous profitons de notre vie ». z
       MoBiLitéS MAgAziNe 13 - MARS 2018 - 31
 





















































































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