Page 33 - MOBILITES MAGAZINE N°67
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  avril 2023
     La Nouvelle-Aquitaine veut « verdir » ses trains
La région Nouvelle-Aquitaine, GRDF, SNCF Voyageurs et Ferrocampus ont signé une convention pour étudier le développement du BioGNV pour le transport ferroviaire. La Nouvelle-Aquitaine cherche des solutions pour verdir le transport ferroviaire à des coûts acceptables et en tenant compte d’une infrastructure insuffisamment électrifiée. Dans cette région, 62  % des lignes le sont contre 55  % en moyenne au niveau national. Cette collectivité s’est donc associée à GRDF, SNCF Voyageurs et Ferrocampus pour lancer la phase 2 de ce projet de dé- carbonation. La nouvelle étude a pour objectif d’approfondir les aspects techniques, économiques et réglementaires de la transformation des autorails de la série ATER X73500 et de définir les conditions d’un dé- monstrateur. Les résultats de cette étude seront présentés fin 2023.
Cap sur le BioGNV
« Ce projet d’adaptation de rames avec une motorisation BioGNV constitue une innovation majeure en matière de décarbonation jamais éprouvée en Europe », affirme un communiqué de presse de la Région. Ce carburant est issu d’unités de méthanisation qui recyclent les
déchets de l’agriculture, de l’industrie agro-alimentaire et des stations d’épuration. La Nouvelle-Aquitaine s’est fixée comme objectif d’atteindre 30  % de gaz vert d’ici 2030 et 100  % d’ici 2050. Cette collectivité am- bitionne de « verdir » sa flotte de TER d’ici 7 ans partant du constat que l’électrification totale du réseau néo-aquitain « n’est pas réaliste financièrement à moyen terme ». De son côté, le groupe SNCF prévoit la fin des matériels diesels en 2035.
Christine Cabiron
 L’Occitanie remet le couvert TER pour dix ans avec la SNCF
Le 23 mars 2023, le Conseil régional d’Occitanie a adopté la nouvelle Convention TER qui va être signée avec la SNCF. Afin de ne pas avoir à ouvrir les lignes TER d’Occitanie à la concurrence, la Région avait décidé de devancer de deux ans dans le temps cette nouvelle contrac- tualisation avec la SNCF pour une durée de dix années.
Cette fois l’ambition n’est pas mince, puisqu’il s’agit de passer de 70 000 à 100 000 voyageurs par jour, soit l’objectif de près de 43 % d’augmentation en dix ans !
En prenant note des conditions et du coût de cet accord (350 M€ versés chaque année à la SNCF) et des retombées espérées, le Comité Économique Social et Environnemental Régional (CESER) estime que « la Région mais aussi son opérateur, la SNCF, se doivent d’être ambitieux  ».
La nouvelle Convention repose avant tout sur une augmentation subs- tantielle de l’offre ferroviaire, de l’ordre de 23  %, avec notamment la création de nombreux trains en heures creuses, durant les week- ends et les vacances scolaires.
Elle offre également l’objectif de 37    % de places assises supplémentaires dans le parc. Une progression qui sera obtenue grâce à une meilleure rotation des matériels roulants, à l‘acquisition de 18 rames Regio2N supplémentaires (plus de nouvelles rames pour le Train jaune Ville- franche-de-Vernet-Latour-de-Carol), à la rénovation en cours chez SAFRA de l’importante flotte régionale des rames AGC (87 rames), et à la construction d’un nouveau centre de maintenance des matériels à installer à Narbonne, en sus de ceux de Nîmes et de Toulouse, hérités des anciennes régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Au total, il s’agira d’un investissement de 732 M€. La Région a rouvert partiellement la ligne de Rive Droite du Rhône, a voté un plan d’urgence de 76 M€ pour des « petites » lignes (Carcassonne-Quillan, Rodez- Séverac-Millau et Train Jaune) et gèrera la réhabilitation de deux lignes fermées (Montréjeau-Luchon et Alès-Bessèges).
Côté qualité de service, la Convention vise à réduire 20  % des trains supprimés et de 26    % des trains en retard. Pénalités à la clé et subs- titutions de rames à même niveau de capacité en cas de suppression. Reste un chantier non négligeable côté Région, l’unification de la billettique qui sépare les deux anciennes régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées en deux ensembles non-interopérables...
Michel Chlastacz
* Les TER Occitanie totalisent 21 lignes et se développent sur 2636 km d’un réseau ponctué de 281 gares et haltes. Réseau desservi quotidiennement par 550 trains fré- quentés par 70 000 voyageurs avec un trafic annuel de plus de 0,5 milliard de voyageurs/km. Le parc des matériels régionaux totalise 91 rames AGC (dont 51 diésels), 54 rames Regiolis, 3 rames Regiolis grands parcours, 18 rames Regio 2N, 38 autorails X 73500, 21 rames électriques Z2. Plus 13 rames Z 100 et 3 rames Z 150 électriques 3è rail et à voie métrique du « Train jaune ».
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© Anthony Querleau.

















































































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