Page 13 - MOBILITES MAGAZINE N°44
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 Politiques & institutions
        des répondants auraient effectué le déplacement à pied, 38 % en transports en commun, et 15 % en vélo. Pour le reste, on obtient des pourcentages très faibles, soit 1 % pour la voiture ou la moto, et 2 % pour le duo taxi / VTC. On est très loin des résultats annoncés par les opérateurs. (...) On se rend compte que les choses diffèrent sur le pé- rimètre effectif des opérateurs de trottinettes. En effet, ces derniers se cantonnent bien souvent aux périmètres de Paris même (si ce n’est moins), ou encore de Lyon- Villeurbanne. Hors, sur ce type de zone, les voitures ne sont plus ma- joritaires dans les parts modales. A Paris même, la répartition mo- dale est de 65 % de déplacements
en TC, 12% en voiture et 9,5% à pieds. A Lyon-Villeurbanne, selon l’enquête déplacement de 2016, 45 % des déplacements se font à
(5) pieds, contre 26 % en voiture .
La part captable d’anciens utilisa- teurs de voiture par les trottinettes électriques est donc par nature assez réduite ».
A l’heure des choix
Quant aux pratiques d’autopartage, elles pâtissent elles-aussi de la crainte virale liée au Covid-19. Les opérateurs nationaux comme Bla- BlaCar ayant perdu plus de 90, voire 95 %, de leur fréquentation. Ceci aurait également accéléré la décision de fermeture du service Bluely, jugé non rentable, à l’été
2020. En résumé, ces nouvelles mobilités ont remporté une pre- mière victoire, puisqu’elles ont été consacrées par la loi et les Autorités Organisatrices de Mobilités. Elles offrent des solutions permettant de combler des carences ou des absences de services publics (ser- vices de nuit et week-end) . Mais elles posent des questions de ci- visme (usage des trottinettes, état de restitution des voitures en au- topartage).
Plus grave, la question se pose de savoir si elles n’attirent pas des capitaux pour un gain de part mo- dale face à l’automobile très mar- ginal. Le contexte né de l’épidémie de SarS CoV-2 pénalise plus for- tement les usages d’autopartage, voire de covoiturage, que celui des réseaux de transports en commun. Les enjeux de transparence des opérateurs se font donc jour pour que ces modes puissent être plei- nement intégrés dans les politiques de transports des autorités orga- nisatrices, car les EMD sont des outils ayant du mal à les prendre en compte. Or ces enquêtes mé- nages sont les « juges de paix » de décisions politiques ration- nelles...z
GÉRARD MANLUSSA
1) 465 544 locations sur les deux premières semaines de septembre 2020, soit 8 emprunts/jour/bicycette selon la métropole de Lyon.
2) Selon un communiqué d’ Ile-de- France Mobilités du 17 novembre 2020, le trafic voyageurs correspond depuis le confinement à 35% de la fréquentation quotidienne habituelle, avec 50% de celle-ci aux heures de pointe et moins de 20% du trafic avant confinement passé 21h00.
3) Article L 211-1 du Code des assurances, transcription de la loi dite « loi Badinter » de 1985.
4) Approche socio-économique des enjeux relatifs aux trottinettes électroques en libre-service en France. Antoine Pestour. Mémoire du Master Economie de l’environnement, de l’énergie et des Transports. Université Lumière Lyon2/ ENTPE, 2019.
5) https://met.grandlyon.com/enquete- deplacements-recul-de-la-voiture/
 MOBILITÉS MAGAZINE 44 - JANVIER 2021 - 13



















































































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