Page 19 - MOBILITES MAGAZINE N°51
P. 19

  la traction ferroviaire
D’abord, les « enjeux de pollution locale dans les zones urbaines, périurbaines et dans [la traversée] des parcs nationaux ». Ensuite, la nécessité de « mutualiser les sta- tions de recharge [avec les autres modes pour la traction à hydro- gène] ». Enfin, toujours dans le cas de l’hydrogène, il convient de met- tre en regard « la proximité [des lignes ferroviaires à équiper avec] les sources de production ou de distribution ».
En même temps les débats ont mis en avant les coûts, pour le moment encore élevés de l’hy- drogène, comme les différences d’impacts environnementaux de la production entre hydrogène « noir » (issu des sources fossiles), « gris » (fabriqué par électrolyse et dépendant du coût de l’électricité classique) et «vert» (hydrogène dit « fatal » issu de sources élec- triques dé-carbonées).
Quatre ateliers de réflexion avaient été parallèlement organi- sés pour débattre de la sécurité des systèmes (sur la base des prescriptions de l’Établissement Public de Sécurité Ferroviaire), de leurs aspects énergétiques (orga- nisation de la mutualisation de dis- tribution pour l’hydrogène), des fi- nancements (ADEME, Caisse des Dépôts, Plan National Hydrogène, Banque Européenne d’Investisse- ments) et de la gouvernance de l’opération. Ce qui amène aux rôles respectifs de l’État, des Régions et des constructeurs ferroviaires. Et, concrètement, aux différentes expérimentations désormais pré-
vues dans un avenir proche pour les matériels à traction hydrogène comme pour ceux équipés de bat- teries.
En 2022-2023, les expérimentations des TER
à hydrogène ou à batteries Du côté de la traction hydrogène, les 12 premières rames électriques Regiolis H2 Alstom adaptées en présérie à l’hydrogène sur le « futur ex-site » Alstom de Reichshoffen (Bas-Rhin) ont été commandées officiellement le 8 avril 2021 par SNCF Voyageurs au profit des régions concernées par l’expéri- mentation. Une commande d’un montant de près de 190 M€ (dont 47 millions d’aide de l’État dans le cadre du Plan National Hydrogène) qui est assortie de deux rames en option. Pour le compte des régions Auvergne–Rhône-Alpes (3 rames), Bourgogne-Franche-Comté ( 3 rames), Grand Est ( 3 rames plus les 2 en option) et Occitanie (3 rames). Ces rames quadri-caisses
offrent 218 places assises et pré- tendent à une autonomie affichée de 600 kilomètres sur les sections non électrifiées. Elles sont issues de la gamme Coradia Polyvalent d’Alstom, illustrée en France par près de 400 rames Regiolis com- mandées par les régions depuis 2011. Comme ces dernières, les nouvelles rames, dites H2, mobili- seront six des quinze sites Alstom en France. Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est ne précisent pas les affectations de ces matériels hormis l’objectif global et commun de « sauvegarde des petites lignes par la technolo- gie » [!]. Bourgogne-Franche-Comté met en avant l’antenne Laroche- Migennes-Auxerre suivie des lignes du Morvan tandis que l’Occitanie vise à leur utilisation sur la ligne (à rouvrir) Montréjeau-Luchon (voir encadré).
Du côté des batteries, la fusion Alstom-Bombardier ne changerait rien aux projets issus de Bombar- dier Transport et qui visent en ma-
   L’avancée des rames à batteries et à hydrogène ne fait pas pour autant oublier les recherches sur les carburants
qui pourraient remplacer le diesel classique pour des
motorisations de rames qui seraient restées elles-mêmes classiques.
alternatifs
 MOBILITÉS MAGAZINE 51 - SEPTEMBRE 2021 - 19
 




















































































   17   18   19   20   21