Page 36 - MOBILITES MAGAZINE n°66
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Ferroviaire / L’ESSENTIEL
Jean-Pierre Farandou, président du groupe SNCF.
2022, bon cru pour le groupe SNCF
2022 s’est terminée en trombe pour le groupe SNCF. Le résultat net est positif de 2,4 Mds€ et surtout, le cash flow, premier engagement financier pris avec l’Etat à la suite du pacte ferroviaire de 2018 et de la reprise de 35 Mds€ de dettes, est positif de plus d’un milliard.
En dépit des premiers mois de l’exercice encore marqués par la crise Covid, le reste de l’année 2022 a propulsé vers des sommets l’activité de la SNCF et de ses filiales à travers le monde. Le chiffre d’affaires se situe à un niveau historique, soit 41,4 Mds€, c’est-à-dire en hausse de 19 % par rapport à 2021, de 18 % par rapport à l’année 2019, d’avant Covid. Si toutes les filiales du Groupe sont dans le vert, c’est surtout Geodis (13,7 Mds€) qui surperforme, avec une hausse de 70 % par rapport à 2019. De ce fait, l’activité réalisée à l’international représente désormais 40 % du Groupe. Pour autant, l’activité nationale n’est pas en reste. Par exemple, SNCF Voyageurs, avec 17,4 Mds€ de chiffre d’affaires a progressé de 3,4 % par rapport à 2019, surtout grâce à une fin d’année tonitruante : « un taux d’occupation de 95 % des TGV et avec un tiers d’entre eux à 100 % », se félicite Jean-Pierre Farandou, président du Groupe SNCF.
Un avenir pourtant incertain
Passé ce moment d’euphorie, c’est l’avenir incertain qui préoccupe : l’inflation, la crise énergétique, le pouvoir d’achat... et aussi la situation géopolitique pour les filiales engagées à l’international. Premier consommateur industriel d’électricité en France, les hausses des prix de l’énergie ne peuvent qu’inquiéter : « nous pensons dépenser 1 Md€ de plus, cette année », a d’ores et déjà prévu Jean-Pierre Farandou. Pour la période récente, « si le prix de l’énergie a engendré une hausse
Le TGV M en essais à Velim
L’homologation pour la mise en service du TGV M se poursuit confor- mément au planning annoncé. Ainsi, depuis le 7 décembre 2022, une rame d’essais se trouve à Velim (République Tchèque) où elle a débuté
du coût de production TGV de 15 %, la hausse moyenne des billets a été limitée à 5 %, sans toucher aux petits prix », précise le patron du groupe SNCF.
Le TGV M dans les tuyaux
La période récente a été marquée par un dynamisme record des dé- placements de loisirs ou de convenance personnelle, mais un retour plutôt lent de la clientèle affaire. Pour s’adapter à cette situation, la SNCF attend l’arrivée des futures rames du TGV M, actuellement en test. Car, en dehors de ses qualités environnementales, ce matériel permet de moduler la disposition des sièges en fonction de la demande. Le lancement sur le réseau de ces nouvelles rames est prévu pour la fin de l’année prochaine, mais la présentation de la nouvelle offre devrait intervenir avant l’été. Jean-François Bélanger
ses essais de pré-validation. Au cours de ceux-ci, le fonctionnement de la rame dans sa globalité est testé ainsi que la levée de doute sur des risques apparus lors de la conception des rames. Ces essais se déroulent à une vitesse maximale de 200 km/h, qui s’avère être la vitesse maximale du circuit. Selon SNCF Voyageurs et Alstom, le TGV M a atteint pour la première fois les 200 km/h une semaine après son arrivée à Velim, « un délai très court, bien en-dessous des prévisions », notent les deux entreprises. Les phases d’essais se poursuivent, ainsi que l’appropriation par les conducteurs de la cabine de conduite du TGV M. Les prochaines étapes du processus d’homologation consisteront à l’envoi d’une rame à la chambre d’essais climatiques de Vienne et les premières circulations en autonome sur le réseau ferré national « au printemps 2023, à une vitesse maximale de 320 km/h ».
Les deux entreprises précisent que le TGV M aura ainsi parcouru plus d’un million de kilomètres avant sa mise en service commerciale, prévue pour la fin 2024 sur l’axe Sud-Est.
36 MOBILITÉS MAGAZINE 66 - MARS 2023
Jérémie Anne