Page 36 - MOBILITES MAGAZINE N°62
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mobilité urbaine / RÉSEAU
 Un tramway ne fait pas le printemps
  Besançon fut, en 2010, la plus petite agglomération française à choisir un tramway. La Communauté d’agglomération du Grand Besançon d’alors « veut en profiter (...) comme un outil de requalification urbaine ». Contrat rempli ? Un mémoire du Master
« Urbanisme et Aménagement » de l’Ecole d’urbanisme
de Paris et de l’Université Gustave Eiffel, soutenu
(1)
début juin 2022 donne la réponse
.
I maginé en 2010, le tramway de Besançon se singularisait par son budget déclaré de 228 M€, soit un
prix de 16 M€/kilomètre, affiché comme
le plus compétitif de France. D’autre part,
il était singulier en raison de la taille de
l’agglomération, la plus petite à l’époque
(2)
à faire ce choix . Comme le rappelle
Tristan Bernier en introduction, « dans un contexte favorable au transport public, les tramways français se sont largement emparés de cette question urbanistique, au point d’en faire la principale caracté- ristique de ce qu’appellera Delphine Des- veaux, le tramway à la française (...) C’est cette propriété de requalification de l’es- pace urbain, qui incite les plus petites Autorités Organisatrices de Mobilité (AOM) de la deuxième vague à réintroduire un tramway, malgré l’intérêt moindre sur le volet transport » et le coût pour ces col- lectivités. Quelle est la pertinence du tramway en tant que levier d’action urba- nistique dans ces villes dont le contexte économique est défavorable à ce type de
projet ? Lors du vote du 16 décembre 2005 de la Communauté d’agglomération du Grand Besançon, il s’agissait d’un projet de mise en œuvre d’un réseau de trans- ports en commun en site propre. L’enve- loppe envisagée de 80 à 100 M€ corres- pondait à un tracé de 11 km, pour 32 stations équipées et un parc dédié de 34 trolleybus de 18 mètres qui aurait été remisé dans un dépôt dédié. Parmi les motivations
figurait la volonté de « favoriser un déve- loppement harmonieux (...) relier un maxi- mum d’espaces à vivre : espaces rési- dentiels, zones d’emplois, sites de loisirs (...) irriguer le centre vielle de Besançon tout en limitant les nuisances de la cir- culation automobile (...) équilibrer l’urba- nisation en contribuant à l’émergence de nouveaux quartiers soucieux d’une qualité de vie améliorée ». L’enjeu urbanistique
   Certaines requalifications sont rattachées
à différents programmes aux calendriers (et budgets) distincts. Cela peut être à l'origine de friches comme celle visible ici dans le quartier de Planoise.
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