Page 241 - efi

242 8
« Je vous enverrai le prophète Élie, avant que n’arrive le
LA MAIN CACHEE jour grand et redoutable de l’Éternel. Il ramènera le cœur
des pères à leurs enfants et les cœurs des enfants à leurs
pères, de peur que Je n’intervienne et frappe ce pays
d’anathème. »
(Malakhi, 3:23-24)
Le Colonel Paul Tibbets était aux commandes de l’Enola Gay,
son bombardier B-29, lorsqu’il survola Hiroshima, une ville
japonaise de 350 000 habitants. Il était 8h15 du matin, le 6 août
1945.
Dix-sept secondes plus tard, Tibbets appuya sur le détonateur.
La bombe sortit de la soute et descendit en arc de cercle. Son avion
ne largua qu’une seule bombe.
L’Enola Gay effectua immédiatement un virage serré, afin de
s’éloigner le plus vite possible de l’onde de choc consécutive à
l’explosion. Quelques longues secondes s’écoulèrent, puis un flash
aveuglant traversa l’habitacle, éblouissant tous les membres de
l’équipage pourtant équipés de lunettes de protection et volant à 9
km d’altitude !
À environ 600 mètres au-dessus d’Hiroshima, la bombe avait
explosé dans une lumière éblouissante semblable à un immense
flash d’appareil photo. Les personnes se trouvant en-dessous
disparurent, purement et simplement, laissant derrière elles de
vagues traces blanches sur des trottoirs noircis, traces qui restèrent
Le 9 août 1945, sur le port japonais de Nagasaki,
une gigantesque colonne de fumée s’élève dans les visibles de longues années après.
airs à plus de 6 000 mètres, après l’explosion de la
deuxième bombe atomique de l’histoire de l’humanité. Après ce premier éclair, une lueur d’un bleu vert inquiétant
La bombe tue plus de 70 000 personnes instantanément, Hiroshima
et des dizaines de milliers d’autres mourront plus illumina le ciel. Une violente onde de choc se produisit,
tard, victimes des retombées radioactives. Cette accompagnée d’une terrible explosion suivie d’une succession rapide
photo fut prise trois minutes après l’explosion de
la bombe. (AP photo/USAF)
)
243
250 # 68254_efi-ab - 68254_efi-ab | 8 - A | 18-07-03 | 15:55:38 | SR:-- | Black 68254_efi-ab - 68254_ef
LA MAIN CACHEE • Pendant que l’Enola Gay larguait sa bombe le 6 août,
Truman rentrait aux États-Unis à bord d’un bateau de croisière.
Après avoir entendu les nouvelles, il fit une allocution à la radio
annonçant qu’une nouvelle bombe extrêmement puissante avait
anéanti Hiroshima. Il ajouta que si les Japonais ne se rendaient
pas, ils pouvaient s’attendre à « un déluge de ruines venant du
ciel, de ceux qui n’ont encore jamais été vus sur terre. » Or de
manière incompréhensible, les chefs militaires japonais
décidèrent de poursuivre le combat coûte que coûte. Le 8 août,
l’Union soviétique attaqua l’armée japonaise occupant la Chine.
Truman et les Américains s’y attendaient, mais pas les Japonais
qui avaient signé un Pacte de Neutralité avec Staline. Et
pourtant, ils refusèrent de capituler. Le 9 août, trois jours après
la première bombe, une autre bombe fut larguée sur la ville de
Nagasaki, tuant instantanément 40 000 personnes. Le Japon
avait subi d’écrasants coups durs. Et pourtant, après deux
bombes atomiques, un bombardement massif de bombes
conventionnelles et l’invasion soviétique, le gouvernement
japonais refusait toujours de se rendre. Ce ne fut que le 14 août
5
qu’ils acceptèrent enfin les clauses américaines, après une
intervention exceptionnelle de leur Empereur.
• En 1945, les Japonais détenaient encore environ 400 000
prisonniers de guerre Alliés, au Japon et dans d’autres
territoires. Ces prisonniers de guerre avaient été torturés, tués,
envoyés dans des camps de travaux forcés, et étaient condamnés
à lentement mourir de faim. Bon nombre d’entre eux n’avaient
plus que quelques mois à vivre. Il est intéressant de remarquer
que 4% de tous les prisonniers de guerre américains détenus par
les Allemands moururent en captivité, contre 28% des
prisonniers de guerre américains détenus par les Japonais. Les
Japonais avaient en effet donné l’ordre d’exécuter tous les
prisonniers de guerre lorsque les îles japonaises furent envahies,