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          LA  MAIN  CACHEE  10   Ce jour-là également, un contre-torpilleur américain largua des
                  grenades anti-sous-marines sur un sous-marin soviétique transportant
                  une arme nucléaire. La Marine américaine « n’avait pas d’indice lui
                  indiquant que le sous-marin transportait à son bord une arme
                  nucléaire ». Les grenades anti-sous-marines « explosèrent tout près de
                  la coque », annonça l’officier de renseignements Vadim Orlov dans un
                  rapport publié par Reuters (12 octobre 2002). « C’était comme si vous
                  étiez assis sur une barre en métal que quelqu’un ne cessait d’ébranler
                  avec un marteau de forgeron ». D’après le récit d’Orlov, les membres de
                  l’équipage du  sous-marin  soviétique pensèrent que  la guerre  avait
                  commencé. Ils songèrent à utiliser leur arme nucléaire, mais décidèrent
                  finalement de remonter à la surface.


               11   Si l’URSS rendait cette opération publique, les États-Unis nieraient les
                  faits, annonça Kennedy à Dobrynin. En réalité, les missiles installés en
                  Turquie étaient obsolètes, mais les États-Unis ne souhaitaient pas
                  perdre leur crédibilité. Cette solution était donc acceptable pour eux.

               12   Pendant toute la crise, dont seuls Kennedy, son secrétaire et peut-être
                  son frère Robert avaient connaissance, les discussions historiques
                  tenues en huis clos furent enregistrées par des microphones dissimulés
                  dans le Bureau Ovale. Furent ainsi enregistrés plus de vingt-trois heures
                  de réunions et de coups de téléphone, consciencieusement retranscrits
                  et consignés dans The Kennedy Tapes - Inside the White House During
                  the Cuban Missile Crisis, par Ernest May et Philip Zelikow (Harvard
                  University Press, 1997).

               13   Kennedy lui-même avait dit dans le discours vibrant qu’il fit à la nation
                  le 22 octobre : « Les années 30 nous ont enseigné une grande leçon :
                  une conduite agressive, incontrôlée et ne rencontrant aucune résistance,
                  mène inévitablement à la guerre. »

               14   Kennedy était conscient que son père, un leader américain extrêmement
                  influent, était l’un des plus ardents défenseurs de la politique
                  d’apaisement prônée par Neville Chamberlain.                          10                                                                                                                                                           #                                                                                     68254_efi-ab
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