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SIM'HA 27
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Quant aux plus défavorisés, ont-ils trouvé la clé du bonheur ?
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Ces gens passent généralement de longues et pénibles heures
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les activités constructives
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Le seigneur possédant la ville de Karlin était un homme qui sort n’a rien d’enviable. accès. Les classes défavorisées clament donc haut et fort que leur les travailleurs, produisent une richesse à laquelle ils n’ont pas l’existence, ils se sentent sans cesse exploités par les riches. Eux, bénéficient les autres. Persuadés de passer
ne se refusait rien et n’hésitait pas à gaspiller ses richesses pour attentive à ces récits pouvait atteindre de très hauts niveaux de
satisfaire ses moindres caprices. Ses serviteurs pouvaient être spiritualité. Lorsque Rav ‘Haïm souhaitait enseigner une leçon
envoyés à l’autre bout du monde pour que sa volonté soit faite. de moussar à un étudiant de yéchiva, il le faisait au moyen d’une
histoire.
Un jour, au beau milieu de l’été, il décida de faire de la luge.
Ses serviteurs, pourtant habitués à ses extravagances, ne Deux des petits-enfants du Rav ‘Haïm Brisker passèrent
purent en croire leurs oreilles et lui demandèrent de répéter sa Roch Hachana de l’année 1939 à Kamenitz. Le Rav Baroukh
requête. « Vous m’avez parfaitement entendu ! hurla-t-il. Je veux Ber passa un long moment à leur conter des récits, tant et
faire de la luge, et plus vite que ça ! » si bien que la Rabbanite finit par s’exclamer : « C’est Roch
Hachana aujourd’hui ! » Rav Baroukh Ber répondit qu’il en avait
Comment pouvaient-ils trouver de la neige et la faire venir
parfaitement conscience, et que selon lui, les histoires qu’il
à Karlin en plein été ? Ils savaient pourtant que s’ils tenaient
était en train de raconter éveillaient la crainte de Hachem et
à garder leur place, ils avaient intérêt à satisfaire leur maître.
inspiraient la repentance complète.
Ils demandèrent donc à un fabricant de sucre de leur livrer
plusieurs milliers de sacs de sucre. C’est avec stupéfaction que Le Rav Velvel Soloveitchik, quant à lui, affirmait qu’il enseignait
les habitants de Karlin regardèrent la longue procession de à ses enfants la Torah et la crainte du Ciel à travers les récits de
charrettes emplies de sucre traverser la ville. Les sacs furent nos Sages.
ouverts et leur contenu répandu sur une colline des environs. (Préface de HaRav Domé le Malakh).
Au bout de plusieurs heures de travail acharné, la colline fut
Le ‘Hazon Ich avait l’habitude de dire que les récits de la vie
enfin recouverte d’une couche épaisse de « neige en cristaux
des Justes constituaient les meilleurs ouvrages de Moussar. À
de sucre ». Le propriétaire passa donc l’après-midi à s’adonner
la mort du ‘Hafets ‘Haïm, le ‘Hazon Ich souligna l’importance
à son loisir hivernal par une chaude journée d’été.
d’écrire sa biographie, afin d’en faire bénéficier le grand
Le récit de cet événement fit le tour de la ville. Mais lorsque public. Il était convaincu qu’en découvrant les récits de la vie
le Rabbi de Karlin, Rav Aaron, fut informé de ce qui s’était de ce grand Maître, même les personnes non pratiquantes
passé, il resta imperturbable. « C’est donc l’idée du plaisir que apprécieraient le message de la Torah.
se fait ce propriétaire ? » s’exclama-t-il. Laissez-moi vous poser
(The Chazon Ish Haggada, p. 100).
une question : sa satisfaction s’approche-t-elle de la joie et
de l’extase que ressent un Juif en train de réciter le Nichmat, Il existe une corrélation entre la tristesse inutile et la longueur
Chabbat matin ? » de notre exil. « Ce n’est pas parce que nous avons trop ri et
insuffisamment pleuré à l’époque de notre âge d’or national
que l’exil s’est abattu sur notre peuple. C’est parce que nous
22 La recette du véritable bonheur SIM'HA 11