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260 La joie d’être le peuple élu
(What Can Relieve Stress, de Roiza Weinrich)
une vingtaine de petits-enfants, et tous sont des Juifs vertueux. " »
- Rav, je n’ai pas oublié, m’a répété Mayer. J’ai plusieurs enfants,
Acquérir des biens matériels nécessite beaucoup de temps
- Mayer ! me suis-je écrié, transporté de joie.
et il m’a dit : "Rav, je n’ai pas oublié.
barbe grise est venu me rendre visite. Il m’a regardé, je l’ai regardé,
annonça : « Ce soir, un homme d’âge mûr portant une longue
Le monde matériel doit représenter un moyen et non une fin.
Plusieurs années plus tard, lors de ce Motsaé Chabbat, le Rav
tu es juif. »
des Juifs vertueux. Dès que tu en as la possibilité, rappelle-toi que
toujours te souvenir de tes origines. Ton père et ta mère étaient
je suis sûr que le conflit touchera bientôt à sa fin. Promets-moi de
Lorsqu’un individu aspire intensément à quelque chose, l’objet
notre survie. J’ai l’air d’un soldat nazi et tu as l’air d’un paysan. Mais
« Mayer, lui dit le Rav, à cause de la guerre, nous luttons pour
Il se dirigea alors vers le Rav, et ce dernier lui saisit la main.
même est bien plus intense que la joie éprouvée une fois
l’homme à rechercher les plaisirs matériels. Le désir en lui-
juif.
e yétser hara utilise la force de l’illusion pour inciter
yéchiva. Le jeune homme faisait également semblant d’être non-
le connaissait bien : il faisait partie de ses anciens étudiants de
Le garçon leva la tête et leurs regards se croisèrent. Le Rav
Un bonh eur illusoire
fond de la pièce.
hongroise aux Juifs. Il remarqua alors un jeune paysan assis au
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rencontrer un paysan polonais chargé de faire passer la frontière
Un jour, Rav Chlomo se rendit dans un restaurant, afin d’y
sans bouger pendant tout le trajet jusqu’à la frontière. »
aurait empilé des matsot dans un four. Ils devaient rester allongés
demi-mètre de large, et nous y empilions les Juifs comme l’on
raconta des années plus tard : « Il y avait un espace de moins d’un
dans le double fond de son véhicule. Rav Chlomo Halberstam
mission d’emmener à la frontière hongroise des Juifs dissimulés
son pourboire. À la vue des quelques pièces qu’il reçut, il fit savoir disponibilité nécessaire à une quête spirituelle. et d’efforts. Un homme trop absorbé par des futilités n’a plus la nous et Hachem (Rav Wolbe). égards (Rabbénou Be’hayé). Trop de matérialité fait obstacle entre L’inclinaison d’une personne pour le luxe peut l’égare
qu’il souhaitait une somme plus importante pour un bagage d’un demanda à ses invités s’ils savaient quel jour de sa vie avait été
tel poids. le plus heureux. Surpris par la question, ses amis supposèrent
Surpris, le marchand lui répondit : « Il doit y avoir une erreur. que ces célébrations annuelles représentaient les moments les
Vous avez dû vous tromper de valise ! La mienne n’est pas lourde plus joyeux de son existence. Après tout, il jouissait à présent
du tout ! » d’immenses richesses et était respecté par les notables les plus
influents du pays. Quel bonheur pouvait bien surpasser celui-ci ?
Si quelqu’un considère l’observance des mitsvot comme une
entreprise fastidieuse, il est certainement en train de se tromper L’homme répondit avec un petit sourire : « Je suis désolé de
de valise ! Par définition, le service de Hachem est exaltant. vous dire que vous vous trompez du tout au tout. Le plus beau
jour de ma vie, j’étais affamé et vêtu de haillons ! »
(Maguid de Dubno)
À la vue du visage stupéfait de ses invités, il poursuivit : « Ce jour-
Les nombreuses récompenses promises en échange de la là, le roi m’ouvrit son entrepôt et me permit de prendre tout ce
pratique des mitsvot ne sont que partiellement accordées, si ces que je désirais. Ma faim, ma soif et mes haillons ne firent nullement
bonnes actions sont accomplies avec réticence. La gratification obstacle à ma joie. Je savais qu’à chaque instant, je devenais plus
octroyée à l’homme est à la mesure de la joie qu’il éprouve lorsqu’il
suit la voie de Hachem. riche. Je prenais un joyau après l’autre, et mes sacs débordaient
de pièces d’or. Plus j’en ramassais, plus j’étais heureux. Rien n’a
Si quelqu’un donne la charité avec un air renfrogné, le mendiant jamais pu s’approcher de la joie pure que j’ai ressentie en ce jour
qui reçoit cet argent se sent terriblement mal à l’aise. De la merveilleux où j’ai su que mon avenir était assuré. »
même manière, lorsqu’un individu apporte son aide en faisant Hachem nous a donné la Torah avec une abondance de
une remarque désagréable, quel est le ressenti du bénéficiaire ? mitsvot. Nous pouvons nous en servir à volonté. Même la mitsva
En revanche, un geste de bonté accompli avec le sourire accroît la plus infime a plus de valeur que tous les trésors matériels de
la valeur du service rendu. La sim’ha parachève la mitsva, en ce monde. Cette existence, foisonnant de joyeuses opportunités,
permettant à cette dernière de véritablement atteindre son but
(Ikarim III, 33). doit nous satisfaire au point de nous combler entièrement.
(Chem Olam)
Un homme se plaignait de n’éprouver aucune joie à accomplir
les mitsvot.
« Cela vaut la peine, lui répondit le ‘Hazon Ich avec émotion,
que l’âme parcoure un long voyage jusqu’à ce monde-ci, et qu’elle
souffre pendant quatre-vingts ans, ne serait-ce que pour mettre
les tefiline une seule fois ! »
276 Servez Hachem dans la joie SIM'HA 269