Page 30 - AQMAT Magazine Été 2024
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   Philippe Cantin, vice-président, Éco Entreprises Québec (ÉEQ).
Marylène Hutchison, présidente et fondatrice
de la firme-conseil Evnia, spécialisée en écofiscalité. Depuis 2005, Evnia est une référence en matière
de responsabilité élargie des producteurs (REP).
Sa mission est d’aider les entreprises à optimiser leurs déclarations d’écofrais.
                  Gestion
           Collecte sélective : les changements majeurs expliqués
Le système de collecte sélective est sur le point d’être complètement transformé au Québec. Le modèle existant, qui compte sur les municipalités pour sa mise en œuvre, sera désormais géré par Éco Entreprises Québec (ÉEQ). Les municipalités n’auront plus à payer pour ce service et elles ne seront donc plus compensées; ÉEQ aura désormais la responsabilité d’octroyer des contrats de collecte, de transport
et de recyclage des matières, explique Phillipe Cantin, vice-président chez Éco Entreprises Québec.
«
Face aux changements annoncés, le grand défi des entreprises au Québec sera de comprendre le nouveau système et ensuite de l’intégrer dans leurs opérations.
«Un programme semblable à la structure qui est mise en place par ÉEQ a été instauré en Colombie-Britannique; et si on regarde l’ensemble du Canada, le tarif le plus dispendieux est dans cette province», souligne Marlène Hutchinson de la firme spécialisée Evnia.
Outre la structure, plusieurs choses changent en parallèle. Notamment, on annonce un élargissement de la consigne. Cette mesure, qui devrait contribuer à réduire la matière destinée à la collecte sélective, pourrait aussi avoir un impact à la hausse sur les coûts.
Cela signifie que dans le bac de récupération, beaucoup de matières qui avaient une bonne valeur ne seront plus en jeu. «Il deviendra donc plus coûteux de gérer cette matière-là parce que le coût total est divisé sur moins de matières », estime la pré- sidente d’Evnia.
En 2027, on aura seulement établi le concept, le modèle d’af- faires, mais en pratique c’est plus compliqué que ça. Je pense que le gouvernement lui-même ne se rend pas compte de l’am- pleur des changements que ça va représenter. »
Qui dit changements, dit incertitudes, inquiétudes. Alors qu’on nage encore en plein inconnu, les membres de l’AQMAT auront une foule de questions, mais il faudra attendre pour avoir les réponses, tempère Phillipe Cantin.
« Nous sommes face à une tâche titanesque. Le modèle d’affaires qu’on va développer n’a jamais été fait en Amérique du Nord. Il faut prendre le temps de bien faire les choses. Nous aurons des réponses à leurs questions dans les prochaines années. »
Certains experts en écofiscalité estiment que ce changement de structure pourrait avoir un impact sur les tarifs payés par les entreprises.
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