Page 31 - AQMAT Magazine Été 2024
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Gestion
   Finalement, l’élargissement de la collecte au secteur public et commercial devrait avoir un impact sur les manufacturiers et les commerçants. Jusqu’à présent, seulement les matières destinées au secteur résidentiel sont visées par le système de collecte. Ainsi, lorsqu’un quincaillier met en marché des pro- duits, une portion est vendue aux résidents et une portion est vendue aux entrepreneurs. Or, la portion vendue aux entrepre- neurs n’est pas incluse dans la déclaration; seuls les produits destinés au secteur résidentiel doivent être déclarés en vertu de notre système de collecte sélective résidentielle.
Mais au cours des prochaines années, la portion vendue aux entreprises devra être incluse dans les déclarations. Une mesure qui risque d’avoir un impact sur les coûts, car désormais 100 % de ce qui est mis en marché devra être déclaré.
«N’oublions pas que l’objectif de passer d’un régime de compensation de collecte sélective à un régime de responsabilité élargi aux producteurs, c’est de res- ponsabiliser le producteur qui met en marché des pro- duits et de s’assurer qu’ils sont récupérés et recyclés », rappelle Mme Hutchinson.
La vision du gouvernement du Québec est la sui-
vante : Éco Entreprise Québec, qui devient propriétaire
de la marchandise tout au long du cycle, sera mieux posi- tionnée pour la revendre, mieux outillée pour en gérer les coûts
et mieux placée pour s’assurer que ces matières soient recyclées et, éventuellement, intégrer dans une économie circulaire.
    Déclaration d’écofrais – Conseils de pro
Les changements réglementaires évoluent vite dans ce domaine et il devient de plus en plus difficile d’en suivre la progression. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises se tournent vers un service clé en main fourni par des éco spécialistes.
«Plusieurs dirigeants ont l’impression de perdre le contrôle des changements au niveau réglementaire, explique Marlène Hutchinson. Au Québec, par exemple, les quincail- leries doivent gérer plusieurs programmes de REP, car elles mettent en marché de la peinture, des huiles, des ampoules, etc. Et chacun de ces programmes exige des déclarations. Plu- sieurs bannières ont de grosses équipes associées à la gestion des matières résiduelles. Si elles faisaient affaire à l’externe, ça leur coûterait moins cher. »
De plus, explique la spécialiste, ce dossier demeure une res- ponsabilité mal-aimée qui trouve difficilement sa place dans l’entreprise entre le développement durable, la comptabilité, ou même le secrétariat.
« Parfois, les gens nous appellent à la suite du départ de la per- sonne qui avait la responsabilité des écofrais depuis plusieurs années et plus personne ne sait ce qu’il faut faire. Récemment, une cliente potentielle me disait que ça fait depuis 2016 qu’elle n’avait pas revu sa méthodologie avouant être dépassée par une foule d’autres dossiers. »
Autre constat : plusieurs entreprises ne prennent pas le temps de revoir leur méthodologie de calcul ou la classification qui convient pour leur emballage.
«La réglementation évolue régulièrement. On ne peut faire du copier-coller des années précédentes; il faut réanalyser l’information et c’est ce que nous faisons pour les différents programmes de responsabilité élargie des producteurs. »
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