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Écolo
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« En 2024, il sera encore possible de ramasser le bois brûlé, mais pas pour faire du bois d’œuvre ; il va y avoir trop de trous dedans, explique Fabien Simard, direc- teur général de l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ).
Il faudra en faire des copeaux et peut-être de la biomasse. Mais on ne pourra pas expédier ce bois aux quincailleries à cause du ravage des insectes. »
Les travailleurs forestiers qui récoltent en forêt brûlée font face à deux obstacles majeurs: le temps, car l’insecte va plus vite qu’eux et la poussière qui nuit aux équipements, ralentit le travail et limite la productivité.
« Quand les travailleurs sortent d’une forêt brûlée, ils ressemblent plus à des mineurs qu’à des forestiers, lance Fabien Simard. Ils arrivent au camp pleins de suie. Tout ce qu’on voit, c’est deux ronds blancs au niveau des yeux. Sur nos équipements, il faut changer plus souvent les filtres à air. »
Ces contraintes affectent la productivité et augmentent les coûts rattachés à la production alors que ces travailleurs ont perdu plu- sieurs équipements à cause des feux.
Les entrepreneurs forestiers font face à de sérieuses consé- quences économiques; ils se retrouvent «amputés de 10 à 15% de leur temps de production», précise Martin Bouchard de l’AETSQ. «Pour nos membres, c’est l’enjeu économique le plus important; nous espérons obtenir des gouvernements une compensation juste et équitable. »
«En forêt, c’est la galère totale, lance Frédéric Verreault des Chantiers Chibougamau dans le Nord-du-Québec. Tout ce qui est brûlé est noir, plein de suie. L’écorce et la fibre n’ont pas leurs attributs habituels, les opérations de coupe et de transport se font dans la poussière et la suie. Cet automne, ces arbres-là commencent à arriver dans nos cours d’usine, on s’attend donc à des mois de production complexifiée. »
Des défis pour certains moulins
Matériaux Blanchet opère deux scieries, une à Saint-Pamphile dans le Bas-du-Fleuve, non touchée par les événements, l’autre à Amos, sise aux abords de la tourmente.
«On a été chanceux, car la municipalité d’Amos n’a pas été éva- cuée», dit avec soulagement Emmanuel Forget, vice-président aux opérations. «Notre production s’est poursuivie avec le bois qui restait. »
Puisque toute médaille a deux côtés, Richard Darveau de l’AQMAT se dit presque heureux, dans le contexte, que le ralentissement dans le domaine de la construction et les taux d’intérêt élevés réduisent la demande: «J’ironise, bien sûr, je suis le premier à vouloir une économie qui avance à plein régime. Mais le fait est qu’en ce moment, un marché au ralenti aide à ne pas exercer une pression indue sur le prix du bois, plus rare à cause des feux ».
Dans les régions des Laurentides et de Lanaudière, les quatre usines de transformation du Groupe Crête n’ont pas subi de ralentissement en raison des feux de forêt. Mais pour Alain Gagnon, vice-président, les conséquences de cette catastrophe naturelle pour l’industrie forestière dans son ensemble sont énormes.
Note de la rédaction : on parle de cause naturelle, mais quand même due à l’activité humaine qui réchauffe la planète.
«Il y a eu tellement de feux que l’industrie ne pourra jamais récupérer plus que 10% de ce qui s’est brûlé. Cela va affecter la capacité forestière à long terme. Il va y avoir des conséquences sur la disponibilité du bois à couper et donc sur la disponibilité du bois à mettre en marché. »
Pour les distributeurs : instabilité et incertitude
«Le plus grand impact devrait se faire ressentir à l’automne ou même au printemps 2024, confirme Guillaume Renaud, directeur du Québec, chez le distributeur Taiga produits de bâti- ment. Il risque d’y avoir un manque de bois et on va le sentir dans les centres de rénovation. Et les prix risquent d’augmenter. Tout dépendra de la façon dont les quincailliers se seront positionnés et si les différentes bannières, les moulins et les distributeurs ont mis du bois de côté. »
«Chez Taiga, il y a du bois en réserve, on estime être bien posi- tionné. On est en train de faire nos plans d’achat et on voit déjà que plusieurs scieries sont fermées.»
Selon Guillaume Renaud, c’est l’incertitude économique, tant du côté des taux d’intérêt que des mises en chantier, qui inquiète surtout les distributeurs comme son entreprise. «On a besoin de logements, mais les mises en chantier ne suivent pas la demande ».
« L’année 2023 sort vraiment de l’ordinaire, cela rend la situa- tion difficile à lire à long terme, soutient Jonathan Coallier, négo- ciant en commodités chez Gillfor. La situation économique est très volatile : les taux d’intérêt sont élevés, les mises en chantier ont diminué et les feux de forêt ajoutent
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à une situation qui était déjà terriblement instable.»
  











































































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