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DÉCOUVERTE SAINT-DOMINGUE

de maisons, où prédominent des L’intérieur, en revanche, est clairement En 1979, un ouragan a endommagé la
bâtiments d’un ou deux étages d’inspiration gothique. On y accède, façade ; de lourds investissements ont
construits en pierre, en brique et en en dehors des services religieux, par été nécessaires pour restaurer les
pisé. Aussi la balade se fait-elle essen- un gigantesque portail surmonté des lieux. Le sanctuaire avait déjà dû souf-
tiellement à pied, la circulation auto- armes des Habsbourg. La lumière frir, en 1586, des méfaits du corsaire
mobile étant restreinte en raison de naturelle filtre à travers les vitraux et anglais Francis Drake. Après avoir pillé
l’étroitesse des rues. Chemin faisant, illumine les trois nefs à voûtes d’ogive. la ville, le flibustier y a établi ses quar-
le promeneur s’émerveille devant la Pas moins de 14 chapelles entourent tiers, allant jusqu’à suspendre son
solidité de ces dizaines de façades, de le vaisseau central. hamac à côté de l’autel.
couleur beige et ocre, resplendissant
au soleil depuis plus de cinq cents MAUSOLÉE
ans… Jadis réservée à l’aristocratie, la Le Phare de Colomb,
rue Las Damas, avec ses jolies maison- édifié à partir de 1986
nettes en pierre, à la faveur des tou- sur les plans de l’archi-
tecte écossais Joseph
ristes. Datant de 1502, elle serait, dit- Lea Gleave (réalisés en
on, la première rue jamais construite 1931), abrite les restes
en Amérique ! Au reste, la vieille cité supposés de l’Amiral.
est parvenue à conserver, en essence, BASTION
Ce donjon d’aspect
son intégrité architecturale et son médiéval a été érigé
authenticité. Une caractéristique d’au- entre 1502 et 1507
tant plus remarquable qu’elle s’insère par le gouverneur
aujourd’hui dans un maillage urbain Nicolás de Ovando.
dense et vivant, où règne, jour et nuit,
une intense activité.

LE(S) CORPS DE COLOMB ?
À l’époque coloniale, le parc Colomb
constitue le point de convergence entre
les pouvoirs civil, militaire et religieux.
Au sud, en passant par la rue Arzo-
bispo-Meriño, se dresse la cathédrale
Notre-Dame de l’Incarnation. Elle
aussi se targue d’antériorité. Chose
certaine, c’est le premier lieu de culte
chrétien d’envergure élevé dans le
Nouveau Monde. À l’origine, il ne
s’agissait que d’une petite construction
en bois, surmontée d’un toit recouvert
de feuilles de palmier, et pourvue d’un
sol en terre battue. En 1514, la pre-
mière pierre est posée. Conçus d’après
les plans de l’architecte sévillan Alonso
Rodríguez, les travaux se prolongent
jusqu’aux alentours de 1541. Jamais,
cependant, faute d’argent, ils ne seront
achevés. Plus large que haute, la façade
extérieure est édifiée en pierre cal-
caire, renforcée par des murs en
maçonnerie dans un mélange de styles
roman, plateresque [style architec-
tural spécialement espagnol, de tran-
sition entre l’art gothique et la Renais-
sance] avec des ornements baroques.

100 - Historia numéro Spécial