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DÉCOUVERTE SAINT-DOMINGUE

2.
1. SIÈGE CENTRAL
L’Alcazar fut construit
par le gouverneur des
Indes Diego Colomb
– fils du découvreur et
quatrième détenteur
de cette charge –,
entre 1510 et 1512,
dans un mélange
de styles mudejar
et gothique.

2. AIR D’EUROPE
L’Alcazar abrite au-
jourd’hui le musée
Diego-Colon, qui
expose une riche collec-
tion d’art gothique
et de la Renaissance.
1.

3. À L’ÉCART
Le quartier de la Negre-
ta, l’ancien quartier des
esclaves, sur les hau-
teurs de la ville, offre
des rues pittoresques…

4. DÉFENSE D’ENTRER
La Puerta de las Reales
Atarazanas faisait partie
des fortifications
de la cité et donnait
sur les chantiers royaux
(Reales Atarazanas)
installés le long
du fleuve Ozama.
3. 4.

sa cour de vice-roi des Amériques la cité de Saint-Domingue a accueilli consacré aux galions coulés dans les
et de gouverneur des Indes occiden- le premier tribunal des Amériques, eaux dominicaines. Un musée y
tales dans un palais, l’Alcazar. Rénové avec pour juridiction l’ensemble des explique aussi – sans complaisance –
dans les années 1950, il forme un bâti- territoires du Nouveau Monde. Une l’histoire trépidante et dramatique
ment rectangulaire, construit en pierre mesure nécessaire pour appliquer la d’Hispaniola, des premiers voyages de
de corail, à deux niveaux reliés par un loi et rappeler l’autorité de la mère Colomb à l’indépendance en passant
magnifique escalier en colimaçon. L’in- patrie. Car celle-ci entend qu’on lui par les conquêtes, les injustices faites
térieur décline un savant mélange des rende des comptes. aux Indiens et le fléau de l’esclavage.
styles gothique, mauresque et Renais- À l’époque coloniale, l’accès à la ville
sance. Les lieux abritent aujourd’hui LA SEULE VOIE D’ACCÈS À LA MER était strictement réglementé. L’île était
un musée dans lequel sont exposés, C’est du port que sont partis notam- en effet un enjeu des rivalités colo-
entre autres pièces, des effets ayant ment les conquistadores Ponce de León niales entre Espagnols, Français et
appartenu aux vice-rois, à leur famille (le « découvreur » de la Floride), Her- Anglais. Sans parler de la menace
(notamment à Marie de Tolède, nán Cortés, Vasco Núñez de Balboa constante que faisaient peser les
l’épouse de Diego) et à leur suite. (celui du Pacifique, lire p. 36) et Alonso pirates. D’où les vestiges de portes
La visite se poursuit à Las Casas de Ojeda. À ce propos, au bord du monumentales, disséminées aux
Reales, à la fois siège des audiences fleuve Ozama, on trouve des chantiers quatre coins de la vieille cité coloniale.
royales et résidence des gouverneurs navals royaux, aujourd’hui transformés La porte del Conde se dresse à l’extré-
et des capitaines généraux. Dès 1511, en un musée d’archéologie sous-marine mité de la rue du même nom. Plus

102 - Historia numéro Spécial