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impressionnante encore, la porte de
          San Diego, date de 1540, avec son
          embrasure inclinée en diagonale vers
          la muraille et ses armoiries d’origine
          gravées dans la pierre. Pendant des
          siècles, elle a été la seule voie d’accès
          à la ville par la mer. C’est de là qu’arri-
          vaient les produits tropicaux cultivés
          dans les plantations voisines de tabac,
          de riz et de canne à sucre afin d’appro-
          visionner la capitale dominicaine.

          GOTHIQUE ET BAROQUE
          De retour dans la vieille ville, la flâne-
          rie continue au milieu des rues de la
          cité coloniale. Verdure et calme sont
          au rendez-vous. Le touriste est invité
          à arpenter les ruelles, à admirer le
          patrimoine historique unique qui l’en-
          toure : sur autorisation, il peut ainsi     LA ISABELA : LA MESSE EST DITE
          visiter les égouts de la ville, première
          œuvre hydraulique dans l’histoire des    itué dans la    résout à y implanter   passionnés comme les
          Amériques… Au détour de la rue Hos-      province de     une colonie. En raison   simples curieux. Un
          tos surgissent les vestiges d’un monas-  SPuerto Plata,   de la confiance que   lieu chargé d’histoire,
          tère franciscain élevé dès 1502, pre-  dans le nord de l’île,   lui témoigne alors   qui retrace celle de la
          mière œuvre du clergé régulier dans   le site de La Isabela   la Couronne, il la   conquête espagnole,
          le Nouveau Monde. Premier hospice    détient une importante   baptise « Isabela », en   à laquelle les visiteurs
          du continent fondé en 1503, l’hôpital   valeur historique. Un   l’honneur de la reine   sont sensibilisés à
          San Nicolás ne subsiste aujourd’hui   lieu émouvant, aux   Isabelle de Castille.   travers l’exposition
          qu’à l’état de ruine, mais sa visite vaut   avant-postes de la   Le 6 janvier 1494, jour   d’une magnifique
          le détour, surtout de nuit…          colonisation ibérique,   de l’Épiphanie, on y   collection de peintures,
           La Negreta, l’ancien quartier des   dont la visite s’impose   célèbre la première   d’objets, d’armes et de
          esclaves, se situe sur les hauteurs. On   comme un complément  messe de l’histoire   documents d’époque.
          raconte, sans en être certain, que s’y   indispensable à celle   des Amériques. Et   Suivant un parcours
          déroulaient les ventes aux enchères   de la cité coloniale   si l’établissement   chronologique, les
          des esclaves fraîchement débarqués   de Saint-Domingue.   a fini par péricliter,   salles proposent, de
          d’Afrique subsaharienne. Dans ces    Soigneusement       notamment en        façon sobre et efficace,
          parages se trouvaient les carrières d’où   entretenu, il s’agit de la   raison des maladies   une immersion dans
          l’on a extrait les pierres qui ont servi à   première implantation   tropicales, elle n’en   l’univers des premiers
          la construction des premiers édifices   espagnole sur le   a pas moins servi de   conquistadores. Une
          de la cité. L’église Santa Barbara, qui   territoire dominicain.   point d’ancrage aux   initiation bienvenue
          surplombe le quartier, attire les    Bien qu’ils soient en   expéditions futures.   aux soubresauts de la
          regards avec sa façade colorée et ses   ruine, ses vestiges   Au milieu d’un paysage   conquête du Nouveau
          éléments gothiques mêlés à des détails   conservent un   époustouflant, bercé   Monde. L  F. A.
          baroques. Elle possède le bénitier le   aspect intemporel et   par les flots, on aperçoit
          plus célèbre de la ville – celui où a été   authentique.  les restes de la maison     La Isabela, Luperón,
          baptisé, en 1813, Juan Pablo Duarte,   C’est lors de son   de Colomb, de l’église,   province de Puerto Plata,
          le père de la nation dominicaine.    deuxième voyage,    des baraquements, de   15700, République
           Si l’histoire de la République domi-  ayant repéré ce front de   l’embarcadère et du   dominicaine.
          nicaine ne s’arrête pas à sa cité colo-  mer de toute beauté en   cimetière. Élevé sur des   Tél. : 1 809-320-1259,
          niale, tant s’en faut, c’est tout de même   décembre 1493, que   hauteurs verdoyantes,   www.nuestropatrimonio.
          là que, pour les conquérants, tout a   Christophe Colomb se   le musée ravira les   gob.do
          commencé.   L

                                                                                              103 –  Mai-juin 2018
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