Page 10 - Islenska
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minais minutieusement les alentours, d’autres couleurs surgissaient : du gris, du blanc, du bleu, du marron. Je restais un temps indéfinis- sable à contempler cette plaine, oubliant que j’étais seule. Le petit être qui m’avait amené sur cette terre majestueuse n’était toujours pas réapparu. Quand je le réalisai, je partis à sa re- cherche.
Au moment où je pris cette décision, j’entraper- çus au beau milieu de ce chaos, une ombre. Ombre qui vira au vermeil, déchirant les cou- leurs sombres, froides et calmes autour d’elle. Sans hésiter, je volais immédiatement dans sa direction. Peu à peu la tâche rouge prit forme. Elle devint toit. Plus j’approchais, mieux je com- prenais. Je continuais mon aventure jusqu’à ce qu’une maisonnette s’impose dans le paysage. Ma première pensée était que cette ferme ap- partenait à mon elfe. Alors, dès que mes pieds touchèrent le sol, je me ruais à une fenêtre. Et là, mon petit, ce que je vis était totalement inat- tendu. Aucune trace de mon minuscule nouvel ami. Non, à l’intérieur, un couple de gens âgés. Imagine ma surprise ! L’homme lisait tranquil- lement dans un fauteuil confortable, la femme tricotait sur une chaise rembourrée. Leur visage était paisible, inoffensif. J’entendais le cliquetis d’une horloge. Je me sentais déboussolée par tout ce qu’il se passait. J’ai cru que je rêvais mais la sensation du vent léger sur mon visage prouvait que tout ceci était bien réel.
L’homme parla à la femme dans une langue gutturale étrange. Sa voix était grave et pro- fonde. Son accent était à la fois cassant et poé-