Page 11 - Islenska
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tique. La peur commença à m’envahir. Seule, au milieu de nulle part, autour de moi le néant, abandonnée par l’elfe, j’hésitais sur ce que je devais faire. Mon seul recours était ces gens bizarres qui vivaient dans un endroit pour le moins étonnant. Je craignais de les déranger. Après tout, peut-être était-ce des monstres qui me feraient du mal ? Peut-être allait-il me sé- questrer à vie dans cette petite maison perdue ? Peut-être la grand-mère était-elle le Grand Mé- chant Loup ? Ou peut-être qu’au contraire ils pourraient m’aider... Je regardais derrière moi. Tout autour, les rochers, impeccables, jusqu’à l’horizon. Je rebroussais chemin, sans savoir pourquoi. Je déambulais dans l’enchevêtrement de roches, réfléchissant. Je fermais les yeux, espérant qu’en les rouvrant, je serais à nouveau sur mon chemin dans la forêt. Bien-sûr, rien ne se produisit. Je retournais alors à la maison au toit rouge. Face à la porte de bois, j’attendis quelques secondes. Puis je toquais.
Je discernais un remue-ménage inaudible. La porte s’ouvrit. Le vieil homme se tenait devant moi, fier et imposant, ne marquant aucune sur- prise à ma présence. Sans un mot, il m’invita à entrer. Je dus enlever mes chaussures avant de pénétrer dans la maison. Puis, l’homme me parla. Ignorante de cette langue si énigmatique, je restai bouche bée, debout dans le couloir, en chaussettes, le fixant, incapable du moindre son ni du moindre geste. Je ne comprenais à nouveau rien à ce qu’il se passait ici. Le vieux sembla vexé de mon mutisme, il me tourna le dos avec une vivacité surprenante pour son âge et s’enfuit derrière une porte. Maintenant que