Page 49 - Islenska
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 Lorsque je parvins à discerner le décor autour de moi, rien n’était plus pareil. L’élégante cas- cade du sabot de Sleipnir s’était démultipliée. Elle paraissait gigantesque et épaisse. Et j’étais en équilibre à son sommet. Au-dessus de ma tête, un ciel métallique. À ma gauche, une ri- vière calme qui, subitement, face à moi, se pré- cipitait dans le vide à une vitesse et une puis- sance fulgurantes. J’étais prise de vertige face à cette force déferlante. Je n’osais me rapprocher davantage. À tout moment, je pouvais glisser et tomber, emportée par la cascade. La puis- sance de la chute était telle que ce que j’avais pris au départ pour de la vapeur due à une chaleur quelconque était en fait des milliards d’éclaboussures provoquées par le choc de l’eau contre l’eau. La bruine fine stagnait au-des- sus des chutes. Le bruit était assourdissant de


































































































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