Page 50 - Islenska
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beauté. Il exprimait la violence et la force de la rivière au sortir de la faille. C’était magnifique, un vacarme divin.
J’optais pour la prudence en remontant vers l’amont de la rivière calme. L’exploration ne mena sur un chemin de plus en plus rocailleux. Les rochers grossissaient comme sur de l’aéro- lithe. Le ciel était devenu bleu limpide. J’étais seule au sommet de ces canyons somptueux, à remonter la rivière quand un doux son as- sourdissant mit mes sens en alerte. Une odeur agréable saisit mes narines, celle de l’eau s’écrasant contre la pierre. Malgré ces pré- mices, je tombais des nues face à la vingtaine de cascades qui apparurent dans un alignement parfait. Chacune différente de l’autre. Chacune avec sa personnalité propre. Et toutes me lais- saient sans voix. Leur union créait une osmose parfaite. Leur chant harmonieux s’accordait et berçait mes oreilles attentives. Le soleil reflétait sur les eaux en chute. Je n’étais plus sur Terre, j’étais en apesanteur face à cet enchantement de la nature. Le spectacle était du domaine des dieux. Un don des dieux.
Revenant peu à peu à la réalité, je sortis le par- chemin de ma poche et fus rassurée de voir de nouveaux vers s’effacer. « Verte trace noir », « Don des dieux ». Mes actions agissaient bel et bien sur le poème. Beaucoup restaient ce- pendant encore inscrits. Je ne devais pas m’at- tarder plus et pris la décision de partir vers le sud de l’île. Parcourant des voies sinueuses, je profitais du trajet pour explorer les fjords de l’est. Parfois, je tombais sur des villages, tantôt
































































































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