Page 52 - Islenska
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Après de longues secondes d’observation, le bé- lier eut un geste imperceptible qui me fit sur- sauter. Puis il se détourna et partit dans une autre direction. La voie était désormais libre mais une force invisible me poussa à le suivre. Très lentement, quasi au ralenti, j’engageai une poursuite. Le bélier, si sérieux, si austère, se retourna, fit une pause pour me dévisager. Il s’immobilisa comme pour m’attendre. Lorsque je ne fus plus qu’à une courte distance de lui, il daigna bouger et s’engagea dans le champ ver- doyant. Comme envoûtée, je fis de même. Nous marchions depuis longtemps déjà. Le bélier ne cessait de regarder en arrière, vérifiant que je suivais. Plus j’avançais, plus l’herbe grandissait. Elle me dépassait parfois par endroit. Autour de moi, tout n’était qu’herbe bien verte. Je perdais souvent le bélier de vue, me repérant souvent aux traces d’herbes arrachés sur son passage.