Page 108 - LETTRES AMICALES ET AMOUREUSES
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SUIS-JE DEVENU FOU?


                                 C'est une question que je me pose trop souvent.
                             Pourtant, à mon âge, je ne devrais plus être impatient,
                                          de connaître la ou les réponses.
                                       Ou bien, cela me gène-t-il de savoir?
                                        Car évidemment, il existe plusieurs
                              sortes ou genres de folie, suivant les bruits de couloir.
                                     Suis-je devenu fou à la perte de parents,
                               tels mon magnifique Papa, ma formidable Maman,
                                 alors que leur vie comptait plus que la mienne.
                                   L'absence de Yolande, cette sublime femme,
                             chère à mon cœur, et qui m'a redonné le goût de vivre.
                                La perte douloureuse de mon petit frère Vincent,
                                         qui s'est laissé carrément mourir,
                                              parce qu'il ne désirait pas
                                    et n'avait plus la force de me voir souffrir,
                                 une fois de plus, à cause d'une personne aimée.
                               J'ai aussi subit l'absence de ma petite sœur chérie,
                           Maria del Pilar, qui elle aussi me manque singulièrement,
                                     alors qu'elle est domiciliée à Barcelona,
                         seulement distante à environ deux cents cinquante kilomètres.

                           Les seules réponses franches ont été celles de mes enfants,
                            surtout de ma fille qui me rassure à tout bout de champs,
                                 et de mes trois petits enfants qui sont ravissants.
                                     Cette question, je me la pose trot souvent,
                                      depuis bien longtemps, trop longtemps
                                             et bien avant que je subisse
                                     les prémices de mes fastidieux tourments.
                                        Il me tarde de recouvrer la sérénité,
                                 et le bonheur qui me fuient depuis si longtemps,
                                       et mériter enfin le repos du guerrier.


                                              Alejandro Alé 7/01/2014
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