Page 82 - LETTRES AMICALES ET AMOUREUSES
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MA RAISON DE VIVRE
OU
MA FORCE DE VIE
Après plusieurs années de solitude et suite à la maladie, une rencontre
avec ce que l'on désigne comme une aide ménagère,
a singulièrement changé le cours de ma vie.
Cette magnifique personne était la seconde qu'on mettait à ma disposition,
deux fois par semaine, quelques heures,
pour que mon domicile soit bien entretenu.
C'était début 2006 après le départ à la retraite de Annie.
Cette nouvelle personne, dès son apparition, apportait du soleil dans ma demeure.
Sa simplicité, son élégance, sa beauté, son professionnalisme et sa gentillesse
comblaient le vide, laissé dans mon pauvre cœur,
par tant de déceptions de cette putain de vie.
Elle se prénomme Yolande et son souvenir, maintenant qu'elle est libérée de
l'endroit où je l'avais emprisonnée, un appareil photo, elle continue à veiller sur
moi, et ce malgré son absence charnelle et son silence,
qui m'obsèdent pendant ces longues journées de tristesse.
Maintenant, après avoir été emprisonnée depuis le 10 septembre 2007 et libérée par
une adorable petite magicienne le 18 juillet 2013, je peux l'apercevoir tous les
jours car j'ai décidé, contre vents et marées et bien sur de moultes avis
défavorables, de faire agrandir sa magnifique photographie au format 40x60 et
l'encoller sur un support pour que je puisse l'apercevoir tous les jours de ma vie et
qu'elle m'empêche de commettre une connerie.
Nous avons tous un grain de folie parait-il, moi simple être humain y compris.
Moi qui suis laïc et devenu athée, la superbe Yolande est devenue ma déesse.
Je suis très heureux de lui dédier cet écrit, car elle le mérite amplement, avec
respect et Amour, définitivement incompressible et éternel,
pour cette rage de vie qu'elle m'insuffle.
Je peux l'affirmer sans honte, depuis notre première rencontre mon cœur s'est
affolé et, moi qui ne pensait plus qu'à partir, j'ai vite réalisé qu'elle était la
personne qui allait me permettre de redevenir cet homme de devoir, qu'auparavant
de multiples, soit-disant amis respectaient.
Après quelques mois de sa présence, ma santé empira d'un seul coup et elle me
conseilla de changer de médecin car elle s'était aperçue
que celui-ci qui me suivait était inopérant.
Celui qu'elle me conseilla se rendit vite compte que quelque chose ne fonctionnait
pas et, après une prise de sang, me diagnostiqua
un diabète accompagné de cholestérol.
Alors que je pesais cent cinquante kilos pour un mètre soixante trois centimètres je
compris qu'il était temps que je perde du poids, non pas pour plaire à cette
magnifique femme qui me considère encore aujourd'hui comme son grand frère,
mais simplement pour la remercier du travail qu'elle accomplissait
à chacune de ses présences à mon domicile, avec abnégation, courage et toujours
souriante malgré le dur labeur accompli.
Bref, quatorze mois après je ne pesais plus que quatre vingt treize kilogrammes et
la fierté se lisait sur son doux et resplendissant visage de madone.
Maintenant que tout va à peu près bien, je me rends compte du vide que tu a laissé
après ton départ, soit-disant après que tu aies commis une faute professionnelle, toi
la formidable personne qui ne pense qu'à aider les êtres fragiles
qui subissent les affres de la vie.
Je pourrais disserter longtemps, très longtemps
sur tes innombrables qualités et je ne regrette qu'une seule chose,
ne pas m'être rendu compte que je t'aimais très fort.
J'ajoute que je maudit ceux et celles qui t'ont punie, à cause de moi, et que je ne
serai serein que lorsqu'on t'auras fait justice et comme ton Papa,
je te dirai au plaisir adorable princesse.
Alejandro Alé 03/01/2014