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C  RECHERCHE CLINIQUE




                      peut également se situer à l’extérieur des arcades vasculaires du pôle postérieur.  Elle offre les signes d’un réseau
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                      vasculaire ramifié avec des protrusions dilatées orange rouge liées entre elles ou polypoïdes sous l’EPR à la place du
                      drusen, avec une agglomération pigmentaire et une atrophie locale observées le plus souvent dans la DMLA.  Les
                                                                                                           1
                      structures vasculaires polypoidales sous-rétiniennes peuvent être associées au DEP et induire des changements
                      d’exsudation, sous forme de détachement séreux de la rétine (DSR), d’hémorragie sous-rétinienne ou de fibrose
                      sous-rétinienne.  On constate fréquemment que des microdéchirures, de l’hyperplasie et de l’atrophie de l’EPR
                                   1,2
                      surmontent ou entourent les nodules vasculaires.  À cause de la variation de la disposition des lésions polypoïdales
                                                            2
                      par rapport à la DMLA, l’acuité visuelle moyenne de référence est meilleure en moyenne dans la VPC que dans la
                      DMLA. 2,4,7  La présence d’un détachement séreux de l’épithélium pigmentaire (DEP) pendant plus de 12 mois serait
                      un facteur appréhendé de risque de diminution de l’acuité visuelle chez les victimes de la VPC à cause d’une plus
                      grande infiltration des polypes dans l’espace de l’épithélium pigmentaire sous-rétinien. 2
                      La VPC se diagnostique au mieux par angiographie au vert d’indocyanine (ICGA) plutôt qu’à la fluorescéine in-
                      traveineuse à cause de sa capacité d’imagerie de la circulation chloroïdienne sous l’EPR.  Avec l’AFIV’, aucune
                                                                                            2,4
                      différenciation sûre n’est possible entre la VPC et la DMLA exsudative consécutive à la néovascularisation choroïdi-
                      enne.  Bien qu’étant la norme en matière de diagnostic, l’ICGA n’est pas amplement utilisée dans les pays sans forte
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                      prévalence de la VPC. La TCO du domaine spectral (TCO-DS) peut également aider à détecter tôt la maladie quand
                                       1
                      d’autres études par imagerie ne sont pas immédiatement disponibles. 8
                      Les stratégies de traitement diffèrent aussi entre la DMLA et la VPC. La recherche a démontré que le recours à la
                      thérapie anti-FCEV apporte une certaine amélioration de la vue chez les victimes de la VPC.  Contrairement à ce
                                                                                              1
                      qu’on constate pour la DMLA, on a observé que les patients atteints de VPC réagissaient plus favorablement à la
                      thérapie photodynamique (TPD) à la vertéporfine après ne pas avoir répondu à la thérapie anti-FCEV. 1,2,6  La recher-
                      che a cependant montré que, malgré une meilleure réaction initiale à la TPD, l’acuité visuelle ne s’améliorait pas
                      nettement après 12 à 36 mois de traitement initial par la TPD seulement.  Des études récentes semblent indiquer
                                                                              2-4
                      que, avec la TPD combinée à la thérapie anti-FCEV, le traitement de la VPC était plus bénéfique . L’étude EVER-
                                                                                                 1
                      EST indique que la monothérapie (TPD) et la thérapie combinée (TPD et anti-FCEV) donnaient des proportions
                      plus élevées de patients (77,8 % et 71,4 %) présentant une régression complète des polypes que celles de la simple
                      thérapie anti-FCEV (28,6 %) aux six mois, sans qu’on puisse conclure que la monothérapie ou la thérapie combinée
                      produisait un meilleur résultat sur le plan de l’acuité visuelle.  L’injection intravitréale d’un agent anti-FCEV (ra-
                                                                      1,4
                      nibizumab ou bevacizumab) demeure un choix litigieux de traitement de la VPC.  Plus récemment, l’étude LAPTOP
                                                                                   2
                      a révélé que les gens atteints de la VPC qui recevaient trois injections mensuelles suivies d’injections de ranibi-
                      zumab au besoin présentaient un gain d’acuité visuelle (30,4 %) par rapport aux gens traités à la monothérapie TPD
                      (17 %) aux 12 et 24 mois, bien que les injections n’aient pas fait régresser entièrement les polypes. 2,3,9  En fait, un trait-
                      ement anti-FCEV exclusif chez les patients qui réagissent favorablement pourrait permettre d’éviter les complica-
                      tions de la thérapie photodynamique comme l’hémorragie sous-rétinienne, les détachements exsudatifs de la rétine
                      et l’occlusion des vaisseaux coroïdiens.  Ajoutons que des études récentes montrent l’efficacité du laser à l’argon
                                                    1,3
                      contre la VPC dans la région extrafovéale. Il pourrait s’agir là d’un traitement possible de certains cas de VPC. 6
                      Le présent cas démontre l’efficacité d’un diagnostic approprié d’une affection rétinienne qui, de prime abord, risque
                      d’être confondue avec la DMLA exsudative. Un bon diagnostic est essentiel si on entend s’assurer que le patient
                      reçoit des soins appropriés en temps opportun, tout en évitant les interventions inutiles, coûteuses et potentiel-
                      lement nuisibles. Une technologie facilement accessible comme la TCO peut aider à poser le bon diagnostic et à
                      surveiller la progression de la maladie pour garantir un résultat visuel positif au patient. l




















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        38668_CJO_F18_ONLINE_ONLY_ARTICLES   August 13, 2018 12:32 PM  APPROVAL: ___________________ DATE: ___________________
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