Page 121 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin

               C'était la version de Moslem. Dans celle d'Al Boukhâri il est dit: «Quand l'un de vous regarde celui qui a été mieux doté que
               lui dans la fortune et le physique, qu'il regarde plutôt celui qui est plus bas que lui».



               468. Toujours selon lui, le Prophète    a dit: «Malheur à l'esclave du dinar, du dirham et des vêtements de luxe! Si on lui
               en donne, il est content et, si on ne lui en donne pas, il est mécontent». (Rapporté par Al Boukhâri)
               469. Abou Hourayra (das) a dit: «J'ai vu soixante dix des gens de la Sofia (une partie de la mosquée du Prophète où logeaient
               les pauvres et les sans-abri), Aucun d'eux ne portait un vêtement complet. Ils n'avaient qu'une seule pièce d'étoffé dont ils se
               drapaient en la nouant autour de leur cou. Chez certains elle atteignait la moitié de leurs jambes. Chez d'autres elle atteignait
               les chevilles. Ils enjoignaient les deux bords avec leur main de peur de se découvrir». (Rapporté par Al Boukhâri)


               470. Selon lui encore, le Messager de Dieu    a dit: «Ce monde est la prison du Croyant et le Paradis du Mécréant».
               (Rapporté par Moslem)

               Commentaire
               Dans un autre Hadith plus long il est dit: «Ce monde est la prison du Croyant, la tombe est son lieu de repos et l'autre monde est son
               Paradis. Ce monde est le Paradis du Mécréant, la tombe est sa prison et l'autre monde est son Enfer». Le Croyant est en effet convaincu que ce
               bas-monde est éphémère et que son bien de même que son mal ne sont rien devant les délices du Paradis et les tourments terribles de l'Enfer. Il
               a d'autre part un grand désir de retrouver dans l'autre monde ceux qu'il aime par-dessus tout: Dieu, les Messagers, les martyrs et les saints.
               Le Mécréant, par contre, ne pense qu'à jouir des biens de ce monde qu'il recherche par tous les moyens. Il s'y vautre sans réserve ni pudeur et
               répond avec prodigalité à tous les appels de la chair et des instincts bestiaux. Dans sa tombe il aura déjà des tourments car l'âme est
               immortelle mais les tourments véritables sont ceux de l'Enfer.



               471. Ibn 'Omar (das) rapporte: «Le Messager de Dieu    me saisit par les épaules et dit: «Sois dans ce monde comme si tu
               étais un étranger ou quelqu'un de passage». Ibn 'Omar (das) disait: «Quand tu es au soir, n'attends pas le matin et quand tu es
               au matin, n'attends pas le soir. Prends de ta santé pour ta maladie et de ta vie pour ta mort». (Rapporté par Al Boukhâri)


               472. Sahl Asâ'idi (das) rapporte: «Quelqu'un vint dire au Prophète   : «O Messager de Dieu! Indique-moi une œuvre,
               qu'en la faisant, je sois aimé des autres». Il lui dit: «Renonce aux biens de ce monde et Dieu t'aimera. Renonce aux biens des
               gens et les gens t'aimeront». (Rapporté par Ibn Mâja)

               473. Selon Annou'màn Ibn Bashir (das), 'Omar Ibn Al Khattàb (das) parla de ce que les gens reçurent des biens de ce monde.

               Il dit: «J'ai vu le Messager de Dieu    se tordre toute la journée des douleurs de la faim ne trouvant pas de quoi se remplir
               le ventre, pas même la plus basse qualité de dattes». (Rapporté par Moslem)



               474. 'Âisha (das) a dit: «Le Messager de Dieu    est mort sans que je n'aie à la maison aucune bête d'élevage. J'avais
               seulement un peu d'orge dans une caisse de bois dont j'ai mangé durant un temps que j'ai trouvé bien long. Il a suffi que je
               mesure ce qui en restait pour qu'il n'en restât plus rien». (Rapporté par Attirmidhi)
               Commentaire
               Tant qu'on s'en remet à Dieu sans trop se préoccuper de l'avenir, il y a la bénédiction de Dieu qui fait durer nos biens de consommation.
               Mais, une fois qu'on les mesure par crainte d'en manquer, cela exaspère nos besoins au point d'épuiser nos provisions avant terme. Il est en
               effet notoire que, lorsqu'une denrée manque sur le marché, le besoin des gens pour cette denrée devient plus grand et plus pressant. C'est
               pourquoi les spéculateurs font disparaître une marchandise pendant un certain temps pour mieux la revendre après.


               475. 'Amr Ibn Al Hàreth (das), frère de Jouwayriya Bent Al Hàreth, la mère des Croyants (das), a dit: «A sa mort, le
               Messager de D'ieu    n'a laissé ni dinar, ni dirham, ni esclave, ni servante, ni rien d'autre si ce n'est sa mule blanche qui lui
               servait de monture ainsi que ses armes et quelques terres qu'il avait léguées aux étrangers de passage». (Rapporté par
               Boukhâri)


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