Page 126 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin


               Dieu     recevait une aumône, il la leur envoyait sans rien en prendre lui-même (le Prophète et sa famille ne mangeaient
               pas de l'aumône). Quand il recevait un cadeau, il envoyait quelqu'un les inviter chez lui et le mangeait avec eux. Cela ne me
               plut pas alors. Je me suis dit en effet en moi-même: «Que représente ce bol de lait par rapport au nombre des gens de la
               Soffa?» Je suis plus digne qu'eux de boire ce lait pour reprendre mes forces. S'ils répondent à mon invitation, je serai là pour
               servir le lait et qu'est-ce qui pourrait donc bien m'en rester?» Mais il fallait absolument obéir à Dieu et à Son Messager
                   ». J'allai donc les inviter et ils vinrent avec moi. Ils demandèrent l'autorisation d'entrer et il la leur donna. Ils prirent
               place dans la maison. Il me dit: «Abou Hirr!» Je dis: «A tes ordres, ô Messager de Dieu!» Il dit: «Prends ce bol et donne-leur
               à boire». Abou Hourayra dit: «Je saisis le bol et me mis à le donner à chacun d'eux. Il buvait à satiété puis me rendait le bol

               que je donnais à un autre qui en buvait à satiété et me le rendait à son tour jusqu'à ce que je fusse parvenu au Prophète
               après que tout le monde a bu à satiété. Il saisit le bol qu'il plaça sur sa main. Il me regarda en souriant et me dit: «Abou Hirr!»
               Je dis: «A tes ordres, ô Messager de Dieu!» Il dit: «II ne reste plus que toi et moi» Je dis: «C'est vrai, ô Messager de Dieu!» Il
               dit: «Assieds-toi et bois!» Je m'assis alors et je bus. Il dit encore: «Bois» et je bus. Il ne cessa de me redire à chaque fois que
               j'eus bu: «Bois» jusqu'à ce que j'eusse dit: «Non, par Celui qui t'a envoyé porteur de la vérité, je n'ai plus de place où le
               mettre». Il dit: «Montre-moi donc!» Je lui donnai le bol. Il loua Dieu,  dit: «Au nom de  Dieu» et but ce qu'il en
               restait».(Rapporté par Moslem)
               503. Selon Mohammad Ibn Sirin, Abou Hourayra (das) a dit: «Je me suis effectivement étendu entre la chaire du Messager de

               Dieu      et la chambre de 'Aisha (das) sans connaissance. Il arrivait que quelqu'un qui venait me posât le pied sur le cou
               pensant que j'étais victime d'une crise d'épilepsie (c'est ainsi qu'ils faisaient dans ce cas) alors qu'en réalité je ne souffrais que
               de la faim».(Rapporté par Al Boukhâri)

               504. 'Âisha (das) rapporte: «Le Messager de Dieu    est mort en laissant une armure en gage chez un Juif à qui il devait
               quinze gallons d'orge». (Unanimement reconnu authentique)


               505. Anas (das) rapporte: «Le Prophète    mit son armure en gage pour quelques mesures d'orge qu'il devait. Je me
               rendis auprès de lui    lui portant du pain d'orge ainsi que de la graisse fondue rance. Je l'avais en effet entendu dire: «La
               famille de Mohammad se lève et se couche sans avoir un demi gallon d'orge». Or la famille de Mohammad comptait neuf co-
               épouses». (Rapporté par Al Boukhâri)
               506. Abou Hourayra (das) rapporte: «J'ai vu  effectivement soixante-dix des gens de la  Soffa dont pas un ne  portait un
               vêtement complet. Ils n'avaient qu'un seul morceau d'étoffé pour se couvrir qu'ils nouaient à leur cou. Chez certains l'étoffé
               arrivait à la mi-jambe  et chez d'autres jusqu'à la cheville. Ils  en tenaient les deux bords avec  leur main de peur de se
               découvrir». (Rapporté par Al Boukhâri)
               507. "Aîsha (das) rapporte: «Le lit du Messager de Dieu était un matelas de cuir rempli de fibres de palmier». (Rapporté par
               Al Boukhâri)

               508. Ibn 'Omar (das) rapporte: «Nous étions assis avec le Messager de Dieu    quand un Ansàrite arriva, le salua puis s'en

               alla. Le Messager de Dieu    lui dit: «Frère Ansàrite, comment va mon frère Sa'd Ibn "Oubâda?» Il dit: «II est en voie de
               guérison». Le Messager de Dieu    dit: «Qui d'entre vous veut lui rendre visite?» Il se leva et nous nous levâmes avec lui.
               Nous étions un peu plus de dix, nus-pieds, nus-tête. Nous marchions ainsi dans les terrains salés. Lorsque nous arrivâmes
               chez lui, ses parents se retirèrent en arrière pour permettre au Messager de Dieu    et à ses Compagnons de s'approcher
               du malade». (Rapporté par Moslem)

               509. Selon 'Imràn Ibn Housayn (das), le Prophète    a dit: «Vos meilleurs sont les gens de mon siècle, puis le siècle

               suivant, puis le siècle suivant». ('Imràn a dit: «Je ne sais si le Prophète    l'a dit deux ou trois fois»). «Puis il y aura après
               eux des gens qui témoigneront alors qu'ils n'en sont pas dignes, qui trahissent et ne respectent point le dépôt, qui font un
               vœu et ne le remplissent pas. Il apparaîtra chez eux l'obésité». (Unanimement reconnu authentique)

               510. Selon Abou Oumàma (das), le Messager de Dieu    a dit: «O fils d'Adam! Si tu dépenses (en aumônes) ce qui excède
               tes besoins, cela te sera meilleur et, si tu le gardes pour toi, ce sera pour toi un mal. On ne te reprochera pas tout ce que tu
               auras gardé pour tes besoins réels. Quand tu dépenses, commence par ceux qui sont à ta charge». (Rapporté par Attirmidhi)

               511. Selon 'Oubeydullàh Al Ansàri (das), le Messager de Dieu    a dit: «Celui d'entre vous qui se reveille le matin en
               sécurité parmi les siens ne souffrant d'aucun mal dans son corps et possèdent la nourriture de sa journée, c'est comme si l'on
               avait amassé pour lui tous les biens de ce monde». (Rapporté par Attirmidhi)
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