Page 125 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin


               496. Sahl Ibn Sa'd rapporte: «Le Messager de Dieu    n'a jamais vu de pain blanc depuis que Dieu le Très-Haut l'a suscité
               comme Messager jusqu'à ce qu'il lui reprît son âme». On lui demanda: «Aviez-vous, du temps du Messager de Dieu    des

               tamis pour séparer le son de la farine?» Il dit: «Le Messager de Dieu    n'a jamais vu ces tamis depuis que Dieu le Très-
               Haut l'a suscité comme Messager jusqu'à ce qu'il lui reprît son âme» On lui dit: «Comment pouviez-vous manger l'orge avec
               du son?» Il dit: «Nous soufflions dans sa farine pour faire voler ce qu'on pouvait de son et  nous pétrissions le reste».
               (Rapporté par AlBoukhàri)



               497. Abou Hourayra (das) rapporte: «Le Messager de Dieu    sortit un jour (ou un soir). Il rencontra Abou Bakr (das) et
               'Omar (das). Il leur dit: «Qu'est-ce donc qui vous a fait sortir de vos maisons à pareille heure?». Ils dirent: «ParDieu, la faim,
               ô Messager de Dieu!» Il leur dit: «Et moi aussi, par Celui qui tient mon âme dans Sa Main, c'est cette même faim qui m'a fait
               sortir. Levez-vous!» Ils se levèrent avec lui et il alla trouver l'un des Ansârs, mais il n'était pas chez lui. Quand sa femme le

               vit, elle dit: «Soyez le bienvenu!» Le Messager de Dieu    lui dit: «Où est untel?» Elle lui dit: «II est allé à la recherche
               d'une bonne eau». A ce moment survint l'ansàrite. Il regarda le Messager de Dieu    et ses deux compagnons puis dit: «Je
               remercie Dieu car nul n'a aujourd'hui de plus nobles hôtes que moi». Il s'en alla et ramena un régime de dattes plus ou moins

               mûres et dit: «Mangez». Il prit ensuite son couteau (pour tuer quelque bête) et le Messager de Dieu    lui dit: «Surtout
               pas la bête laitière». Il égorgea pour eux un agneau dont ils mangèrent ainsi que du régime de dattes. Ils burent aussi. Quand

               ils n'eurent plus ni faim ni soif, le Messager de Dieu    dit à Abou Bakr (das) et à 'Omar (das): «Par Celui qui tient mon
               âme dans Sa Main, on vous demandera compte, le jour de la résurrection, de ce dont vous venez de jouir. La faim vous a fait
               sortir de chez vous puis vous n'y êtes rentrés qu'après avoir joui de ces bonnes choses». (Rapporté par Moslem)

               498. Khàled Al "Adawi rapporte: «'Outba Ibn Ghazwàn (qui était alors gouverneur de Basra) nous fit un discours. Après avoir
               loué et glorifié Dieu il dit: «Or donc! Voilà que les biens de ce monde menacent de disparaître et se sont retirés en vitesse. Il
               n'en reste plus que comme les dernières gouttes d'eau qu'on ramasse au fond du récipient. Vous devez quitter ce monde pour
               un autre qui ne disparaîtra jamais. Allez-y avec le meilleur de ce que vous pouvez faire (en ce monde). Car on nous a certes
               dit que la pierre qu'on jette dans la bouche de l'Enfer y descend pendant soixante dix ans sans atteindre son fond. Par Dieu, il
               aura malgré cela son plein. Est-ce que cela vous étonne? On nous a aussi rapporté que la distance entre les deux piliers de la
               porte du Paradis est égale à ce qu'on parcourt en quarante ans. Un jour viendra pourtant où cette même porte sera trop
               étroite pour recevoir le grand nombre des gens qui se presseront à son entrée. Or il fut un temps où je me suis vu le septième

               de sept avec le Messager de Dieu    n'ayant pour manger que les feuilles des arbres jusqu'à ce que nos bouches en fussent
               devenues pleines d'ulcérations. Je me rappelle avoir coupé en deux un manteau. Je me suis ceint les hanches avec une moitié
               et Sa'd Ibn Mâlek en fit de même avec l'autre moitié. Or voilà qu'aujourd'hui il n'est pas un seul parmi vous qui ne soit devenu
               gouverneur de telle ou telle province. Je demande protection à Dieu pour ne pas être grand à mes yeux et petit aux Siens».
               (Rapporté par Moslem)

               499. Abou Musa Al Ash'ari (das) rapporte: «'Àisha (das) nous sortit une tunique et un pagne de tissu grossier. Elle dit: «Voilà
               ce que portait le Messager de Dieu    à sa mort». (Unanimement reconnu authentique)
               500. Sa'd Ibn Abi Waqqàs (das) a dit: «Je suis certainement le premier Arabe à avoir tiré une flèche au service de Dieu. Nous

               entreprenions des campagnes militaires avec le Messager de Dieu    n'ayant pour manger que les feuilles des arbres. Si
               bien que l'un de nous avait des selles pareilles à la fiente des brebis (petites boules dures à force de constipation)».


               501. Selon Abou Hourayra (das), le Messager de Dieu    a dit: «Seigneur Dieu! Faites que la subsistance de la famille de
               Mohammad se limite à leur faim». (Unanimement reconnu authentique)
               502. Abou Hourayra (das) rapporte: «Par Dieu qui n'a pas d'autre dieu avec Lui, j'appuyais mon foie sur la terre tellement
               j'avais faim et j'attachais une pierre sur mon ventre pour la  même raison. Un jour je me  suis assis sur le chemin des

               Compagnons du Prophète    et voilà que ce dernier passa devant moi. Il sourit en me voyant; il avait reconnu les signes
               de la faim sur mon visage et sur mon corps. Il me dit: «Abou Hirr!» (au lieu de «Hourayra» pour me cajoler) Je dis: «A tes
               ordres, ô Messager de Dieu!» Il dit: «Suis-moi!» Il reprit sa marche et moi derrière lui. Il entra, demanda l'autorisation de
               m'introduire et me fit entrer. Il trouva un bol plein de lait. Il demanda: «D'où provient ce lait?» On lui dit: «Untel (ou
               Unetelle) te l'a offert». Il dit: «Abou Hirr!» Je dis: «A tes ordres ô Messager de Dieu!» Il dit: «Va trouver les gens de la Soffa
               (les pauvres des Musulmans) et invite-les à venir chez moi». Abou Hourayra dit alors: «Les gens de la Soffa sont les hôtes de
               l'Islam. Ils ne trouvent refuge ni chez des parents, ni dans quelqu'argent, ni chez personne d'autre». Quand le Messager de
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