Page 17 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin


                   . Je suis donc venu te demander si tu l’as entendu dire pareille chose ». Il dit « Oui, et il nous ordonnait, quand nous
               étions en voyage, de ne pas nous déchausser durant trois jours avec leurs nuits sauf en cas de souillure majeur (rapport sexuel)
               à l’exception des défécations, de l’urine et du sommeil. » Je dis : «  L’as-tu entendu dire quelque chose au sujet de ceux que
               l’on aime ? ». Il dit : «  Oui. Nous étions avec le Messager de Dieu    dans un voyage. Alors que nous étions auprès de lui,

               voilà qu’un bédouin l’appela d’une voix qu’il avait bien forte : « O Mohammad ! » Le Messager de Dieu    lui répondit à
               peu près sur le même ton : «  Me voici ! ». Je dis au bédouin : « Malheur à toi ! Baisse un peu ta voix ! ». Il dit : « Par Dieu je
               ne baisserai pas ma voix ». Puis il dit : «  L’homme aime certaines gens mais ne peut atteindre leur niveau (pour être avec eux
               au Paradis), dis moi ce que tu en penses ! ». Le Prophète    lui dit :  «  Au jour de la résurrection, l’homme est avec ceux
               qu’il a aimé ». Puis il ne cessa de nous parler jusqu’à ce qu’il cita une porte qui s’ouvrira de l’Occident et dont la largeur
               équivaudrait au parcours du cavalier durant quarante ou soixante dix ans. Souyân, l’un des narrateurs, dit : « Cette porte
               s’ouvrira du côté de la Syrie. Dieu exalté l’a créée le jour même où il créa les cieux et la terre, ouverte au repentir et ne se
               refermant que lorsque le soleil se lèvera de son côté ». (Rapporté par Tirmidhi)

               20. Selon Abou Sa’id Al Khoudri (RA), Le Messager de Dieu    a dit : « Parmi ceux qui vivaient avant vous il y avait un
               homme qui avait tué quatre vingt dix neuf personnes.  Il demanda quel était le plus grand savant de la terre. On lui désigna un
               moine. Il alla le trouver et lui dit qu’il avait tué quatre vingt dix neuf personnes. Est-ce qu’il restait quelque possibilité de se
               repentir ? « Le moinde dit aussitôt :  « Non ». Il le tua sur le coup et compléta ainsi à cent le nombre de ses victimes. Puis il
               demanda quel était l’homme le plus savant de la terre. On lui en désigna un. Il lui dit : «  J’ai tué cent personnes. Ai-je encore
               quelque possibilité de me repentir ? » Il Lui dit :  « Oui et qu’est ce qui suppose à ton retour à Dieu ? Va à tel pays. Là vivent
               des gens qui ne font qu’adorer Dieu exalté. Adore Dieu avec eux et ne te retourne plus à ton pays car c’est une terre de
               mal ». Il se mit donc en marche et lorsqu’il fut à la moitié du chemin il fut atteint par la mort. Les Anges de la miséricorde
               (ceux qui accueillent les mourant agréés par Dieu) se disputèrent à son sujet avec les Anges des tourments (les uns voulant le
               destiner au Paradis les autres voulant le destiner à l’Enfer). Les Anges de la miséricorde dirent : « Il est venu plein de repentir
               désirant de tout son cœur retourner à Dieu ». Les Anges des tourments dirent : «  Il n’a jamais fait de bien dans sa vie ». C’est
               alors qu’un Ange vint à eux sous une apparence humaine. Ils le prirent comme arbitre. Il leur dit : «  Mesurez la distance qui
               le sépare de la terre du mal et celle qui le sépare de la terre du bien. Destinez le ensuite à celle dont il est le plus proche ». Ils
               mesurèrent et trouvèrent qu’il était plus près de la terre qu’il voulait rejoindre et ce furent les Anges de la miséricorde qui lui
               retirèrent son âme. (Unanimement reconnu authentique).
               Dans une autre  version : « La cité vertueuse était plus proche d’une seule palme et c’est pourquoi il fut compté de ses
               habitants ». Dans une troisième version : «  Dieu exalté inspira à la terre  du  mal de s’éloigner et celle du  bien de se
               rapprocher. Puis Il dit : «  Mesurez la distance qui les sépare ». Ils trouvèrent qu’il était plus proche d’une palme de la cité du
               bien. Aussi fut-il absout de ses péchés.

               Commentaire :
               Le Croyant doit constamment vivre entre la crainte de l’Enfer et l’espoir du Paradis. Il ne doit à aucun moment se sentir à l’abri de la ruse de
               Dieu.
               Notre seigneur le calife Abou Bakr (RA) disait que même s’il avait un pied au Paradis il ne se sentirait à l’abri de la ruse de Dieu que
               lorsqu’il y mettrait l’autre.
               Un hadith nous dit qu’un homme peut faire durant toute sa vie l’œuvre des gens destinés au Paradis et commettre à sa fin un péché qui
               l’envoie droit en Enfer.
               De même qu’un homme peut agir toute sa vie à la façon des gens destinés à l’Enfer puis faire àa sa fin une seule bonne action qui lui ouvre
               les portes du Paradis.

               On rapporte qu’un bédouin vint demander au Prophète   , juste avant une bataille, s’il irait au Paradis en mourant pour la cause de
               Dieu. Le Prophète    lui dit « Oui » Le bédouin jeta alors les quelques dattes qu’il mangeait et se lança comme un lion dans la bataille

               où il connut le martyre. Le Prophète    dit à ses Compagnons : « Voilà un homme qui n’a à son actif ni prières, ni jeûnes mais qui
               entrera quand même au Paradis ». Cela ne veut nullement dire qu’on ne doit pas s’acquitter de ses obligations religieuses dès la tendre
               enfance, mais qu’on ne doit jamais désespérer de la clémence de Dieu ni être trop sûr de la validité de son œuvre.
               21. ‘Abdullah Ibn Ka’b Ibn Malek (RA) a dit : « J’ai entendu Ka’ab Ibn Malek (RA) raconté sa fameuse histoire lorsqu’il
               faussa compagnie au Messager de Dieu    lors de l’expédition de Tabuk. Ka’b a dit : Je n’ai jamais faussé compagnie au

               Messager de Dieu    dans aucune de ses campagnes sauf celle de Tabuk. Cependant je n’ai pas participé à la bataille de
               Badr et, à ce moment, aucun de ceux qui s’en étaient absentés ne reçut pour cela de reproche. C’est que Messager de Dieu

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