Page 20 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin
ou est-ce de Dieu ? » Il dit : « Plutôt de Dieu, Tout Puissant ». Or quand le Messager de Dieu était content, son visage
rayonnait de lumière au point qu’il ressemblait à un morceau de lune éclatante. Nous savions cela de lui. Une fois assis devant
lui, je dis : « O Messager de Dieu ! Pour prouver encore plus mon repentir, je voudrais faire aumône d’une partie de mes
biens pour Dieu et pour Son Messager ». Le Messager de Dieu dit : « Garde une partie de tes biens pour toi-même,
cela est préférable pour toi ». Je dis : « Je garde ma part du butin de Khaybar ». Je dis en outre : « O Messager de Dieu !
Dieu le Très Haut ne m’a sauvé qu’à cause de ma sincérité et , comme autre preuve de mon repentir, je ne dirai plus que la
vérité tant que je vivrai ». Par Dieu je n’ai jamais appris jusqu’à ce jour qu’aucun musulman n’a été mieux récompensé que
moi par Dieu le Très-Haut pour sa sincérité depuis que j’ai dit cela au Messager de Dieu ; je souhaite que Dieu me
préserve du mensonge pour le restant de ma vie ». Il dit : « Dieu le Très-Haut fit alors descendre (révéla) les versets
suivants : « Dieu a agrée le repentir du Prophète, des Mouhajirûn et des Ansârs qui l’ont suivi dans les heures difficiles… ».
Jusqu’à ces paroles : « …Il est certainement pour eux compatissant et miséricordieux. Il agréa aussi le repentir des trois qui
ont été laissés de côté jusqu’au moment où la terre devint pour eux bien étroite malgré son ampleur… » jusqu’à ce qu’il
arrivât à ces mots : Craignez pieusement Dieu et soyez parmi les véridiques »). Ka’b dit : « Par Dieu, je n’ai jamais reçu de
Dieu une plus grande grâce depuis qu’il m’a guidé à l’Islam que celle d’avoir été sincère avec le Messager de Dieu et de
ne lui avoir pas dit de mensonge. Sinon j’aurais été perdu comme l’ont été ceux qui lui avaient menti. Dieu le Très Haut avait
en effet dit de ceux qui avaient menti, quand il fit descendre la révélation, la plus mauvaise chose qu’Il eut jamais dite de
quelqu’un : « Ils vous jureront par Dieu, si vous êtes de retour parmi eux, afin que vous vous détourniez d’eux. Détournez-
vous donc d’eux ; car ce sont des êtres immondes et leur refuge est l’Enfer en rétribution de leurs forfaits (95). Ils vous font
des serments afin que vous leur accordiez votre satisfaction. Si vous la leur accordez, Dieu n’accorde pas Sa satisfaction à la
gent dévoyée (96) » (sourate 9).
Ka’b dit : « Quant à nous trois, nous n’avons pas été du nombre de ceux qui avaient juré de leur sincérité au Messager de
Dieu qui accepta leurs excuses et leur allégeance et pria pour leur absolution. Il avait ainsi laissé notre cas en suspens
jusqu’à ce que Dieu en décidât de nous. Dieu le Très-Haut avait alors dit : « Et il accepta le repentir des trois qui ont été
laissés de côté ». Il voulait dire ainsi non pas que nous avions été laissés en arrière lors de l’expédition de Tabuk, mais qu’on a
été laissé de côté par rapport à ceux qui avaient faussement juré de leur innocence. » (Unanimement reconnu authentique)
Dans un autre version : « Le Prophète est sorti un jeudi pour l’expédition de Tabuk. Il aimait en effet sortir le jeudi ».
Dans une autre version : « Il ne rentrait d’un voyage qu’en plein jour au matin. Une fois rentré, sa première visite était à la
mosquée où il faisait deux unités de prière avant de s’y asseoir ».
22. ‘Omran Ibn Housayn (RA) rapporte qu’une femme de la tribu de Jouhayna vint au Messager de Dieu alors qu’elle
était enceinte à la suite des relations adultères. Elle lui dit : « O Messager de Dieu ! J’ai transgressé l’une des limites de Dieu.
Fais-moi subir le châtiment qui s’impose ». Le Prophète fit alors venir son plus proche parent (son répondant) et lui
dit : « Traite-la bien. Dès qu’elle met au monde son enfant, viens me voir ! » Et c’est ce qu’il fit. Le Prophète donna
alors l’ordre de bien attacher ses vêtements à son corps (pour éviter qu’elle ne se découvre) puis de la lapider. Une fois
morte, il pria sur elle. ‘Omar lui dit : « O Messager de Dieu ! Tu pries sur elle alors qu’elle a forniqué ? ». Il Lui répondit :
« Elle a exprimer un repentir qui, si on le partageait entre soixante dix personnes de Médine, leur suffirait (pour les
absoudre). N’As-tu jamais trouvé de plus noble que son don de sa propre vie à Dieu Tout Puissant. ? » (Rapporté par
Moslem)
Commentaire du hadith :
Dans ce hadith on cite le cas d’une femme appelé Al Ghmidya qui était venue d’elle-même se dénoncer pour subir le châtiment prévu par la
loi et qui est, en l’occurrence, la mort par lapidation. Il y a eu d’ailleurs d’autres cas pareils enregistrés par l’histoire de la juridiction
islamique, tel celui de Ma’iz. Cela semble incroyable à quiconque n’est pas pleinement convaincu des vérités de l’Islam. Or un musulman sait
que ce monde est éphémère et que ses joies et ses misères ne pèsent rien devant celles de l’au-delà. C’est pourquoi il préfère subir le châtiment
de ses fautes dans ce monde dans l’espoir d’en être acquitté dans l’autre. La réponse du Prophète au calife ‘omar est bien significative
à ce sujet. Il lui a dit en effet que le repentir de cette malheureuse pécheresse suffirait à blanchir soixante dix des pécheurs de Médine. C’est
cette foi profonde et sincère qui fait d’ailleurs que de tels châtiments ne se justifient en pratique que très rarement à tel point qu’on les
mentionne dans les livres d’histoire alors que la chronique quotidienne des faits divers nous annonce chaque jour plus d’horreurs à cause du
délaissement de la législation divine jugée par des ignorants sans foi si scrupule comme un signe de rétrogradation et d’obscurantisme. Cela
démontre bien l’efficacité de la juridiction islamique pour assurer la propreté morale et la sécurité dans une société effectivement musulmane
alors que les autres législations ont largement prouvé leur faillite totale dans les pays qui se disent civilisés où les crimes, les viols et autres
actes de banditisme se comptent par milliers à la minute.
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