Page 31 - Manuel_FE
P. 31

Fonction engagement en milieu bancaire

            Si  l’offre  peut  se  révéler  assez  standard,  la  manière  de  commercialiser  les  produits  et  services
            favorise la différenciation. Certaines décisions financières prises par les consommateurs ont des
            effets  importants  sur  la  gestion  de  leur  patrimoine  (emprunts  immobiliers  ou  crédit  à  la
            consommation  par  exemple)  ou  sur  leurs  revenus  (organisation  des  placements).  Dans  cette
            optique,  le  banquier  devrait  être  perçu  par  les  clients  comme  le  conseiller  expert  en  matière
            financière. Les bases de la confiance nécessaire à une relation forte et pérenne sont alors jetées.

            Dans les faits, les pratiques bancaires ne favorisent pas le développement de relations de cette
            nature, cela pour plusieurs raisons :
               •  Les  responsables d’agences  et  les  équipes  qu’ils  animent  sont  les  pièces  maîtresses de la
                  relation  bancaire.  Une  constatation  s’impose  cependant  :  le  turnover  de  ce  type  de
                  personnel est très rapide (trois à quatre ans), pour des raisons d’efficacité commerciale. Cela
                  nuit à l’efficacité d’une relation « Expert », laquelle ne peut nécessairement s’apprécier que
                  sur la durée. Il est évident, et plusieurs études l’ont d’ailleurs démontré, que la stabilité des
                  chargés  de  clientèle  a  un  impact  non  négligeable  sur  la  durée  potentielle  d’une  relation
                  entre une banque et son client.
               •  De  plus  en  plus,  les  décisions  sont  prises  en  amont  (comité  de  crédits,  comité  de
                  direction,…), ce qui limite l’autonomie du chef d’agence et casse son image de responsable.
                  Les clients perdent leurs repères et n’ont plus toujours l’impression d’avoir en face d’eux
                  l’interlocuteur qui prendra la décision finale, ce qui joue sur la confiance et la fidélisation.


            b. Les pratiques de fidélisation

                   Les contraintes d’une stratégie de fidélisation

            Certains programmes de fidélisation liés à la monétique ont pour objectifs affirmés de modifier les
            comportements  habituels  des  clients  en  les  incitant  à  utiliser  des  moyens  de  paiement  moins
            coûteux en traitement pour la banque. On citera les différentes offres autour des cartes bancaires
            qui  visent  à  encourager  leur  utilisation  au  détriment  du  chèque.  La  finalité  est  d’une  part  de
            diminuer  les  coûts,  et  d’autre part de  promouvoir  l’utilisation des  cartes  bancaires  notamment
            pour favoriser l’utilisation des GAB.

            Cette économie est sans doute intéressante financièrement et à court terme, mais elle pose bien
            entendu  la  problématique  de  l’acceptation  et  de  la  compréhension  des  clients.  On  pourrait
            imaginer  que  les  clients  modifient  leurs  comportements  suite  à  ces  incitations  de  la  part  des
            banques mais en réalité, bon nombre de clients n’acceptent cette réalité que contraints et forcés.
            De telles pratiques peuvent nuire à la fidélisation du client, sans que les outils de mesure mis en
            place  ne  permettent  de  faire  apparaître  ce  ressenti  négatif  préjudiciable  à  l’objectif  prioritaire
            d’attachement à la marque.


                   Fidélité passive du client : une fidélisation efficace et facile

            La  fidélité  passive  du  client,  les  coûts  de  transaction,  voire  les  pénalités  que  celui-ci  devra
            supporter en cas de départ anticipé expliquent en partie l’immobilisme et la sédentarité du client
            bancaire.
            La fidélité passive présente néanmoins plusieurs avantages :
               •  La complexité des procédures de sortie ou de rachat, les délais contractuels de résiliation et
                  les pénalités en cas de rupture de contrats sont mises en place par les banques. Dans ce
                  contexte, l’impact pour le client est considérable et l’effet dissuasif également.
               •  « Plus le client est équipé, plus il est fidèle ». Le développement des offres de bancassurance
                  ainsi que la mixité de la relation « professionnel – privée » confirme cette affirmation.

                                                                                                           29
   26   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36