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Environnement bancaire et monétaire
7.3 Indicateur du développement humain
L’indicateur du développement humain (IDH) est un indice composite qui mesure les résultats
moyens d’un pays autour de trois dimensions fondamentales du développement humain : une vie
longue en bonne santé ; l’accès à la connaissance ; et un niveau de vie décent. Ces dimensions
fondamentales sont mesurées respectivement par l’espérance de vie à la naissance, le taux
d’alphabétisation des adultes, le taux de scolarisation brut combiné pour l’enseignement primaire,
secondaire et supérieur, et le produit intérieur brut (PIB) par habitant en termes de parité de
pouvoir d’achat en dollars américains (PPA USD). L’indice est construit à partir d’indicateurs
disponibles au niveau mondial à l’aide d’une méthodologie simple et transparente.
Même si le concept du développement humain est beaucoup plus large que ne peut le mesurer un
simple indicateur composite, l’IDH constitue une alternative particulièrement utile au PIB par
habitant en tant que mesure sommaire du bien-être humain. Il s’agit d’une introduction utile aux
innombrables informations contenues dans les tableaux suivants d’indicateurs relatifs aux
différents aspects du développement humain.
7.4 Pays en développement face à l’ouverture internationale : entre intégration et
exclusion
a. Quelques remarques préliminaires
L’une des hypothèses qui a le plus opposé les économistes du développement depuis les années
60 est celle des avantages à tirer par les pays en développement d’une insertion dans l’économie
mondiale.
A ce titre, les économistes libéraux et les experts des principales organisations financières
internationales (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International,…) ont toujours insisté sur la
réciprocité des avantages entre pays en développement et pays industrialisés dans le cadre de
l’économie internationale. Ces avantages résultent essentiellement d’une amélioration des
conditions internationales du développement (plus d’aide internationale pour les pays en
développement, un meilleur accès aux marchés internationaux pour leurs produits miniers,
agricoles et industriels).
Pour les économistes radicaux (marxistes et néo-marxistes), les pays en développement ne
peuvent tirer des avantages de leurs relations avec les pays développés, car leur sous-
développement résulte du développement des pays industrialisés (l’impérialisme et la colonisation
ont déformé les structures économiques et sociales de la plupart des pays en développement pour
qu’elles répondent mieux aux intérêts des pays du centre). Donc les situations de ces deux
groupes de pays sont antagonistes: le sous-développement de la périphérie est le produit du
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développement du centre .
Depuis la fin des années 70, le courant de pensée néo-libéral domine en matière économique
d’une manière générale et en matière de développement d’une manière particulière. Le monde
est entré dans l’ère de la libéralisation. Dans ce contexte, le débat sur les problèmes de
développement dans les pays en développement a été dominé par deux idées essentielles : la crise
de la dette et ses conséquences en matière d’ajustement économique et l’idée d’hétérogénéité du
« bloc » des pays en développement.
1 Thèse de l’école de la dépendance représentée par des auteurs tels que A.G Frank, A.Emmanuel et S.Amin.
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