Page 177 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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                     quand  la science intervient  pour  nous en révéler
                     le  corps  ou la  lumière.  L'homme.de  génie  diffère
                     du rêveur et du fou en cela seulement  que  ses
                     créations sont  analogues  à la  vérité,  tandis  que
                     celles des rêveurs et des fous sont des reflets perdus
                     et des  images égarées.
                       Ainsi, pourle sage, imaginer,  c'est voir, comme,
                     pour  le  magicien, parler,  c'est créer.
                       On  peut  donc voir réeHement et en vérité les
                     démons,  les  âmes, etc.,  au  moyen  de l'imagination
                     mais  l'imagination  de  l'adepte  est  diaphane,  tan-
                     dis  que  celledu  vulgaire  est  opaque;  la lumière de
                     la vérité traverse l'une comme  une~fenêtre splen-

                     dide,  et se réfracte dans l'autre comme dans une
                     masse vitreuse  pleine  de scories et de  corps

                     étrangers.
                       Ce  qui  contribue le  plus  aux erreurs du  vulgaire
                     et aux  extravagances  de la  folie,  ce sont les reflets
                     des imaginations dépravées les unes dans les autres.
                       Mais le  voyant  sait de science certaine  que  les
                     choses imaginéespar  lui sont  vraies, et  l'expérience
                     confirme  toujours  ses visions.
                       Nousdisons dans le Rituel  par quels moyens  on
                    acquiert  cette lucidité.
                       C'est au  moyen  de cette lumière  que  les vision-
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