Page 177 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
P. 177
i68 DOGMH DE LA HAUTE MAHH-
quand la science intervient pour nous en révéler
le corps ou la lumière. L'homme.de génie diffère
du rêveur et du fou en cela seulement que ses
créations sont analogues à la vérité, tandis que
celles des rêveurs et des fous sont des reflets perdus
et des images égarées.
Ainsi, pourle sage, imaginer, c'est voir, comme,
pour le magicien, parler, c'est créer.
On peut donc voir réeHement et en vérité les
démons, les âmes, etc., au moyen de l'imagination
mais l'imagination de l'adepte est diaphane, tan-
dis que celledu vulgaire est opaque; la lumière de
la vérité traverse l'une comme une~fenêtre splen-
dide, et se réfracte dans l'autre comme dans une
masse vitreuse pleine de scories et de corps
étrangers.
Ce qui contribue le plus aux erreurs du vulgaire
et aux extravagances de la folie, ce sont les reflets
des imaginations dépravées les unes dans les autres.
Mais le voyant sait de science certaine que les
choses imaginéespar lui sont vraies, et l'expérience
confirme toujours ses visions.
Nousdisons dans le Rituel par quels moyens on
acquiert cette lucidité.
C'est au moyen de cette lumière que les vision-