Page 43 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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testation nécessaire. Chateaubriand vint alors dés-
abuser les esprits qu'on avait égarés en calomniant
l'Église. U' fit aimer la religion en la montrant
humaine et raisonnable; le monde avait besoin
de se réconcilier avec son Sauveur, mais c'est en
le reconnaissant pour être véritablement homme,
qu'on se disposait à'l'adorer de nouveau comme le
vrai Dieu.
Ce que l'on demande aujourd'hui au prêtre, c'est
surtout la charité, cette sublime expression de
l'humanité divine. La religion ne se contente plus
d'offrir à l'âme les consolations de l'autre vie, elle
se sent appelée à secourir danscelle-ci lesdouleurs
du pauvre, à l'instruire, à le protéger et à le diri-
ger dans son travail. La science économique vient
au-devant d'elle dans cette œuvre de régénération.
Tout cela peut-être se fait lentement, mais enfin
le mouvement s'opère, et l'Église, secondée par le
pouvoir temporel, ne saurait manquer de retrouver
bientôt toute son influence d'autrefois pour prê-
cher au monde le christianisme accompli dans la
synthèse messianique. Si l'Église avait réellement
nié le Verbe humain, si elle était l'ennemie natu-
relle, par conséquent, de toute liberté et de pro-
grès, nous la regarderions comme morte, et nous