Page 44 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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36 DOGME ET RITUEL DE LA HAUTE MAGIE.
penserions qu'il en sera d'elle comme de la syna-
goguejudaïque mais, encore une fois, cela n'est
pas et ne saurait être. L'Église, qui, dans sa con-
stitution, réfléchit l'image de Dieu, porte en elle
aussi la double loi de liberté et d'autorité con-
tenues, réglées et tempérées l'une par l'autre. En
effet, l'Église, tout en maintenant l'intégrité et la
stabilité du dogme, luia donné, de concile en con-
cile, de superbes développements. Aussi, parmiles
hérétiques et les dissidents, pendant que les uns
accusaientl'orthodoxie d'immobilisme, d'autres lui
reprochaient sans cesse des innovations; tous les
sectaires, pour se séparer de la commune ecclé-
siastique, ont prétexté le désir de retourner aux
et aux de
croyances pratiques l'Eg~se primitive.
Si l'on eût parlé aux catholiques du xv" siècle
ou aux philosophes du xvm" d'un accord né-
cessaire entre la liberté de conscience et l'au-
torité religieuse, entre la raison et la foi, on eût
indigné les uns et fait rire amèrement les autres.
Parler de paix et d'allianceau milieu d'une bataille,
c'est, en effet, prendre assezmal son temps et vou-
loir perdre ses paroles.
Lesdoctrines dont nous nousfaisons l'interprète,
parce que nousles considérons comme l'expression