Page 49 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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DtSCOURS  PRÉLIMINAIRE.       ùl
                   se serait-elle manifestée sousdes formes successives
                   et successivement  plus parfaites ?  La nature nous
                   montre le  progrès  dans la?constitution de tous les
                   êtres et  n'accomplit que  lentement ses chefs-d'œu-
                   vre. Le mouvement est  partout  le  signe  de la  vie,
                   et même  lorsqu'il parait s'accomplir  en  parcourant
                   un  cercle,  dans ce  cercle,  du  moins,  il va  toujours
                   en avant, et ne donne  jamais,  en revenant sur lui-

                   même,  un démenti à la main  qui l'imprime.
                     La loi du  mouvement,  si elle n'était  point réglée

                   par  la Providence dans le ciel et  par  l'autorité sur
                   la  terre,  serait une loi de destruction et de  mort,
                   parce que  ce serait une loi de  désordre; mais,
                   d'un autre côté,  si la résistance  qui règle  le mou-
                   vement arrive à le  paralyser  et à vouloir  l'arrêter,
                   de deux choses l'une  ou le mouvement brisera
                   la résistance et détruira  l'autorité,  ou l'autorité
                   anéantira le mouvement et se suicidera ainsi en
                    détruisant sa  propre  force et sa  propre  vie.
                      C'est ainsi  que  le  judaïsme  s'est renversé lui-
                    même en voulant  s'opposer  à l'éclosion du chris-
                    tianisme, qui  était la  conséquence  naturelle et le
                    développement  nécessaire des  dogmes  de Moïseet
                    des  promesses  des  prophètes.
                      La catholicisme n'imitera  pas  le  judaïsme  et ne
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