Page 48 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
P. 48
&0 DOGME' ET RITUEL DE LA HAUTE MAGIE.
sympathique au mouvement révolutionnaire, c'est
qu'elle sentait d'une manière suréminente et in-
faillible que là n'était pas la véritable liberté.
Ce sont les abus possibles de la liberté qui ren*
dent l'autorité nécessaire; et l'autorité n'a d'autre
mission dans l'Église et dans l'État que de pro-
téger la liberté réglée de tous contre la liberté
déréglée de quelques-uns. Plus l'autorité est forte,
plus sa protection. est puissante. Voilà pourquoi
l'infaillibilité a été nécessaire à l'Église voilà pour-
aussi dans un Ëtat bien
quoi toujours, gouverné,
force doit rester à la loi. L'idée de liberté et
celle d'autorité sont donc indissolublement unies
et s'appuient uniquement l'une sur l'autre.
La tyrannie dans l'ancien monde n'était que
la liberté absolue de quelques-uns au préjudice
de la liberté de tous., L'Évangile, en imposant des
devoirs aux rois comme aux peuples rendu, aux
a
uns l'autorité qui leur manquait, et a garanti aux
autres une liberté fondée sur des droits nouveaux,
avec la certitude d'un progrès réel et d'un perfec-
tionnement possible à tous.
Si l'intelligence humaine n'était pas perfectible,
à quoi servirait, je vous prie, l'enseignement per-
manent de la Providence, et pourquoi larévélation