Page 61 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
or l'universalité n'est-elle donc pas nécessairement
romainp, puisque Rome est dans l'univers?
Le XVIIIesiècle a vu les abus de la religion, mais
ila méconnula force de cette même religion, parce
qu'il n'en devinait pas le secret. La haute magie
échappe à l'incrédulité et à l'ignorance parce
qu'elle s'appuie également et sur la science et sur
la foi.
L'homme est le thaumaturge de la terre, et par
son verbe, c'est-à-dire par sa parole intelligente,
il dispose des forces fatales. Il rayonne et attire
comme les astres; il peut guérir par un attouche-
ment, par un signe, par un acte de' sa volonté.
Voilàce que Mesmer, avant nous, était venu révé-
ler au monde; voilà ce secret terrible qu'on
enfouissait avec tant de soin dans les ombres des
anciens sanctuaires. Que peuvent prouver mainte-
nant les prétendus miracles de l'homme, sinon
l'énergie lie sa volonté et la puissance de son
magnétisme? C'est doncmaintenant qu'on peut dire
avec vérité que Dieu seul est Dieu, car les hommes
de prestige ne se feront plus adorer. D'ailleurs, la
synthèse de tous les dogmes nous ramène à un seul
symbolisme, qui -est celui de la cabale et des
mages. Les trois mystères et les quatre vertus